mardi 11 mars 2008

Comment voyager avec des bagages?

Lorsque vous voyagez c'est bien connu, vous n'avez pas besoin de bagages. C'est pour cela qu'il n'y qu'un minuscule espace à bagages dans les trains et tgv, que les ascenseurs sont en pannes ou à perpette les olivettes et que vous payez un surplus pour chacun de vos sacs à votre compagnie aérienne.Puisque je ne fais rien comme tout le monde, je voyage souvent avec des valises, surtout si c'est pour déménager.
C'est donc avec 2 grosses valises et 1 sac que je me suis retrouvée en gare d'Århus par une belle soirée. Chose agréable, les ascenseurs sont exactement au même niveau que la voie. Pas besoin de faire une ballade autour de toute la gare pour trouver l'ascenseur. Par contre tout se gâte une fois dans le train. Aucune place pour les bagages. Dans un train qui va à l'aéroport, donc un train avec des gens qui vont voyager peut-être au bout du monde. Enfin c'est vrai que tout le monde voyage avec juste son petit baluchon sur l'épaule. On est au Danemark, pays de la bière et des Vikings! Qu'est-ce qu'on va s'encombrer de valises hein? Je vous le demande! A la Viking! On va camper dehors à la belle étoile et si on a besoin de quelque chose on renoue avec nos racines et hop, une petite invasion! Le problème est donc réglé. C'est moi qui suis vraiment spéciale. Et mes compagnons de voyage sur rail aussi parce que nos valises s'accumulent dangeureusement. Je ne sais pas comment ni où on va pouvoir tout caser. Heureusement je suis arrivée tôt et suis une des toutes premières à envahir les lieux. Je pose mes valise où je peux, c'est à dire dans le couloir et vais tranquillou à ma place. Enfin en jetant un coup d'oeil de temps à autre et vérifier que personne ne jette mes valises sur le quai histoire de faire un peu de places pour les siennes. Elles sont toujours là, un peu cachées par la kyrielle de sacs qui les recouvrent mais elles sont là et c'est bien le principal.
Ouf! Arrivée! Enfin presque parce que le contrôleur du train n'aime pas trop nos valises entassées qui bloquent le passage. Envoi direct dans la cabine du contrôleur, fermée à clé. Bon au moins, c'est sécurisé. Et oui c'est sécurisé, tellement que j'ai bien failli voyager sans bagages. Arrivée à l'aéroport pas moyen de trouver le contrôleur pour récupérer mes valises enfermées. Et le train va partir. C'est un pied sur le quai et un autre dans le train et en m'agitant comme un zouave en détresse que je fais des grands signes afin d'attirer l'attention du chef de gare. Il m'a vue ouf! Mais il n'a pas la clé. Mais il est où ce contrôleur? Il dort ou quoi???On finit par le trouver et je récupère mes valises. 1ere étape franchie! C'est déjà ça.
Le train s'arrête à l'aéroport, au niveau du terminal 3. Mon vol est prévu terminal 2. Aucune navette , il faut y aller à pattes. Et pas de trolleys pour les bagages. Il faut se les coltiner, les porter, les tirer, bref comme on veut mais tout à la main. Ce n'est pas très très loin mais avec 50 kg à bout de bras je le sens passer et je m'écroule sur le 1er siège disponible pour me reposer et accessoirement dormir.Avez-vous essayé de dormir dans un aéroport? Non? Bien sûr puisque cela est impossible. Déjà quand il y a des chaises pour s'asseoir on peut crier au miracle alors pour s'allonger! Faut pas rêver non plus! C'est un hall d'aéroport,pas un hôtel! L'hôtel (5 étoiles of course) se situe à quelques étages et quelques centaines d'euros plus haut.De toute façon il est déjà 3h du mat et dans 2 heures je dois me rendre au check in.Ah le check in!!! Du bonheur!!! Je dis au revoir à mes chères valises, j'ai enfin les bras libres et de l'autre coté du contrôle il y a des bancs avec coussin sur lesquels on peut s'allonger, dormir, rêver... hein heu oui ne nous emballons pas. Surtout qu'il faut passer au contrôle. Heureusement, à 5h du mat il n'y a pas foule. Pas besoin d'attendre. J'ai donc 2h30 pour dormir. J'en profite au maximum. Dans l'avion aussi. Il faut prendre des forces avant l'assaut final, le combat de la mort, la bataille infernale: l'arrivée et la circulation à Roissy.
Ah Roissy! Son charme infini de boîte à sardines, ses trolleys qui ne marchent pas, ses ascenseurs introuvables, ses panneaux informatifs erronnés, son terminal 3 à perpette tellement que même la route elle passe au milieu...Que du bonheur!Par miracle, le 2eme trolley que j'essaie marche presque parfaitement. Je sors donc du terminal 3 à la recherche du terminal 2 et surtout de sa gare tgv. D'habitude, une fois la route traversée, il faut prendre un bus. Sauf que maintenant il n'y a plus de bus. Il faut prendre une sorte de train, hybride du métro et du RER. Ma foi, moi ça ne me dérange pas plus que ça du moment que j'arrive à bon port bonne gare.Pour je ne sais quelle raison, si il y a bien un ascenseur pour descendre sur les voies, on ne peut y accéder avec son trolleys. Je fais donc 2 navette à pattes pour amener valises et sacs devant la porte de ce cher ascenseur. Mais ce n'est pas tout! Il faut tout rentrer dans l'ascenseur et il semblerait que l'ascenseur fasse la tête:je dois avoir trop de valises, trop lourd pour lui. La porte s'est refermée 3 fois avant que je n'ai le temps de tout enfourner. Heureusement, un monsieur anglophone finit par comprendre mon combat contre la porte et m'offre son aide. A nous 2 nous formons la majorité et l'ascenseur cède: nous arrivons sur la voie.Oui mais, croyez-vous que l'aventure s'arrête là? Pas du tout, ce ne serait pas du jeu. Je ne suis pas sur la bonne voie. Il faut que je remonte, traverse et aille de l'autre coté. Cette fois-ci, plus aguérrie, la porte de l'ascenseur ne se referme que 2 fois sans moi à bord. Voyez comme quoi mine de rien les ascenseurs nous font faire du sport et des progrés! Yeahhh!!!Rouge comme une écrevisse et suant comme une vache j'atteins enfin et à genoux la bonne voie. Par contre je ne sais pas comment je vais faire pour monter dans ce train-métro. je n'ai plus de bras, plus de jambes, plus de dos, plus rien. Mais que vois-je? Quentends-je? "May I help you Madame?" Mon anglais de l'ascenseur! Il est là lui aussi! Là au moins j'admire le coté gentleman des British. C'est pas comme l'autre barge que j'ai croisé un jour à la gare alors que j'étais plus chargée qu'un sherpa tibétain et qui me sort tout naturellement : "Ouhlà vous êtes chargée! Mais euh, z'avez pas besoin d'aide hein!" et qui était parti. Charmant. Je respire donc un peu et positive: oui, il y a encore des gens gentils et serviables en ce bas monde. Ouf! En plus ce n'est pas fini. En cours de route entre un charmant jeune homme et,me voyant sortir au même arrêt que lui, propose de porter ma valise jusqu'en haut des escaliers. Ben oui, il y a des escaliers, ce serait de la triche que d'avoir un ascenseur. Ce jeune homme m'accompagnera jusqu'à la gare. Il n'y a donc pas que les British qui soient gentlemen. Si vous me lisez messieurs: MERCI!!! Sans vous je serai sûrement encore à Roissy à me battre contre les portes d'ascenseurs.
Il ne me reste plus qu'à attendre mon tgv. C'est un peu long mais comme il y a du monde il y a de l'animation et ça fait passer le temps. je discute aussi un peu avec mon voisin de banc: un américain qui descend dans le sud pour des vacances. J'ai le temps de me détendre un peu, prendre un café et voici l'heure d'embarquer! J'arrive tant bien que mal sur la voie et là que vois-je? Un tgv bondé. Une fois de plus je devrai abandonner mes valises au milieu. Ce n'est finalement pas plus mal. Il y a plus de passagers que de places assises et mes valises servent de banquettes. Heureusement, ma place assise est assurée sur mon billet. Je ne comprends pas comment certains ont dû payer plus de 75€ pour une place debout. Cela fait partie des mystères que j'ai renoncé à résoudre. Pour l'instant, je suis contente que ce ne sois pas moi là, debout sur les valises.
Je suis finalement arrivée à bon port, mes valises aussi, plus de 20 heures après mon départ. Que demande le peuple?

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