jeudi 13 mars 2008

Insomnies

Je suis insomniaque. Et ce, depuis de nombreuses années.

Tout à commencé au collège, comme beaucoup d'autres choses d'ailleurs. J'étais terrorisée par le fait de devoir me lever pour aller en classe. Rien que d'y penser, cela m'empêchait de dormir. J'ai commencé à me plaindre de fatigue. Dormir entre 3 et 4 heures, à tout âge mais encore plus quand on a 11 ans, n'est pas sans conséquences.

Jamais cette fatigue n'a été prise au sérieux. Le médecin de famille me disait que c'était normal, que ça irait mieux après les vacances. Mais ça n'allait pas mieux après les vacances. Alors on m'a prescrit des vitamines en tout genre, du magnésium, des fortifiants. Rien n'y faisait. A l'heure où l'on commençait pourtant à parler du racket à l'école, de la violence, personne n'a songé à me demander comment cela se passait pour moi. D'ailleurs pourquoi quelqu'un y aurait-il pensé? Quand on est 1ere de la classe en tout on n'intéresse personne. Sauf que tout le monde n'arrêtait pourtant pas de me rabâcher que j'étais débile.
Le fait est que le collège est fini depuis longtemps mais que je ne dors toujours pas. A la peur de me lever a succédé une période de "cogitation" nocturne. Je n'arrivais pas arrêter de penser. A quoi? A un tas de chose. Au pourquoi de mes années au collège, à comment elles me poursuivaient et influençaient ma vie, au silence imposé chez moi, l'impossibilité de parler. Tout ce que j'avais envie de dire, tout ce que j'avais envie de confier, je le disais la nuit. A défaut de pouvoir parler à ma mère, j'ai commencé à parler à mon ours en peluche. Ridicule je sais mais quand on a personne et qu'on a tellement mal qu'on ne peut même plus respirer, on fait des choses encore bien plus ridicules.

Bien sûr, à plusieurs reprises, j'ai consulté mon médecin. J'ai eu droit à tout sauf à une écoute approprié. Le pire est lorsqu'il m'a répondu: "80% des personnes qui disent ne pas dormir dorment en réalité très bien. Tu dors, sinon tu aurais des problèmes."
Et les 20% restants? Ils ne comptent pas? Pourquoi n'en ferai-je pas partie? Quant aux problèmes; lorsqu'on a une tension trop basse pour être mesurée, qu'on fait des crises de tétanie tous les jours et qu'on est crevée à ne plus pouvoir tenir debout je pense qu'on peut sérieusement se poser des questions. Mais bon, à force de s'entendre dire qu'on raconte n'importe quoi. Je n'ai même pas relevé sur le coup. Limite si je ne me suis pas excusé d'être une menteuse et de dire que mais oui bien sûr, je suis si bête que je ne me rends même pas compte que je dors. Mais comme ce docteur est un véritale supermarché pharmaceutique, il m'a malgré tout prescrit tout un tas de chose parfaitement inutile, dont le pire: des somnifères. Je n'en ai pris que 2 fois car ils me faisaient l'effet contraire. J'étais surexcitée , j'avais envie de danser et de faire la fête. Ce n'était donc pas vraiment le but recherché.



Quand je suis partie au Danemark, je me suis dit que là-bas, peut-être, j'avais une chance d'être mieux considérée. Manque de bol, les généralistes danois ne sont là que pour les nez qui coulent et les vaccins. Pour le reste, ils envoient direct à l'hosto. C'est ce qui s'est passé.

Après quelques consultations, non pas pour cause d'insomnie mais de boulimie j'ai compris moi-même 2 choses: je ne dors pas par anxiété, c'est indéniale mais aussi par habitude.

Depuis des années que mon rythme de sommeil est complétement déstabilisé, je ne sais même plus quand j'ai sommeil ou non. Aujourd'hui j'ai la preuve que je ne suis plus habituée à "faire mes nuits". Je suis toujours une boule de nerfs mais je suis plus sereine.

Ce qui est sûr c'est que je ne suis pas une grosse dormeuse mais entre dormir 10 heures par nuit et 2 heures seulement, il y a une marge.

J'aimerais faire des tests de sommeil, passer plusieurs nuits sous surveillance pour voir comment je dors réellement. Et bien vous savez quoi? Je n'ose pas. Je n'ose pas aller voir un médecin. J'ai peur qu'il ou elle ne me prescrive une camomille au moment du coucher et basta. Oui parce que je ne vous ai pas encore raconté mes aventures médicales. Ce ne sont ni les docteurs ni les psy qui m'ont aidé à aller mieux, certains m'ont même enfoncée davantage.

Pourtant je vois bien que ça ne peut pas durer et qu'il faut que je dorme. Surtout en travaillant. Ce sera bientôt ingérable.

1 commentaire:

Shakti a dit…

je pense quand même que pour des troubles du sommeil aussi importants, le premier qui te prescrit une camomille tu le vires immédiatement. Il faut des examens plus poussés pour voir comment ça peut s'arranger, mais ce sera peut être embêtant: dormir avec des appareils pendant quelque temps, des analyses etc