vendredi 8 mai 2009

Communiqué du CNDF (Collectif National du Droit des Femmes)

Solidaires face aux menaces du rappeur OrelSan contre les associations féministes
Le 21 avril 2009, le rappeur OrelSan était programmé à la MJC de Rennes. Pendant les semaines
précédant le concert, de nombreuses associations ont alerté le directeur de la MJC et les élu/es de la
ville de la nocivité des textes de ce rappeur qui se plaît à détailler avec complaisance des violences
infligées à des femmes et à des mineures.
Deux semaines auparavant, OrelSan devait se produire à Poitiers. Mais, face à l’extrême violence de
ses chansons et à leur ambivalence, les responsables du Confort Moderne ont décidé de le
déprogrammer.
A Rennes, le responsable de la MJC et les élu/es se sont réfugiés derrière une pseudo-liberté
d’expression qui ne connaîtrait aucune limite pour maintenir le concert d’OrelSan. La liberté
d’expression, telle qu’elle est internationalement reconnue, connaît pourtant une limite : l’appel à la
haine et au meurtre.
Dans leur volonté de protester contre cette conception de la liberté d’expression qui ne respecte ni
l’humain ni le vivre-ensemble, quatre associations ont appelé à un sit-in le jour du concert devant la
MJC : Pulsart, association nationale d’actions artistiques auprès des jeunes en difficulté, et trois
associations locales qui agissent pour les droits et l’autonomie des femmes. L’entrée de la salle a été
bloquée pendant une heure par quelques manifestant/es, retardant ainsi le concert. Cette action s’est
déroulée sans violence. Pendant le blocage, les participant/es, des militant/es d’associations et des
étudiant/es de Rennes 2, ont discuté avec le public pour leur faire prendre connaissance de la teneur
des textes d’OrelSan et de leur gravité.
Jeudi dernier, 30 avril, Pulsart et d’autres associations ont reçu une lettre de l’avocat d’OrelSan en
date du 22 avril qui les met « en demeure d’interrompre immédiatement toutes [leurs] actions de
nature à porter atteinte au bon déroulement de la carrière d’OrelSan ».
L’avocat du champion de la liberté d’expression intime donc aux associations de se taire sous menace
de poursuites.
Nous soutenons toutes les associations mises en demeure.
Ces mises en demeure concernent aussi chacune de nos associations :
c’est notre liberté de manifestation et d’expression qui est menacée.
Par ailleurs, l’avocat d’OrelSan émet toute une série d’accusations mensongères qu’il est bien sûr
dans l’impossibilité d’étayer par quelque fait réel. La manoeuvre vise à faire pression pour imposer le
silence aux associations féministes.
L’avocat avance aussi : « la chanson dont vous dénoncez les paroles n’est ni contenue dans l’unique
album d’OrelSan, ni interprétée lors de ses prestations sur scène ».
OrelSan ne chante plus « Sale Pute » sur scène, mais il continue à chanter « Suce ma bite pour la
Saint-Valentin » où il menace (déjà !) sa copine de la « marie-trintigner » si elle ne se tait pas
(décidément, c’est une manie !). De plus, ces chansons, parmi les plus haineuses de son répertoire,
sont toujours accessibles sur internet : le rappeur et ses producteurs refusent de les retirer.
Nous rappelons enfin que plusieurs autres de ses chansons sont porteuses d’un message de haine
contre les femmes, les gays et les lesbiennes. Pour n’en citer que deux, « Courez, courez » et
« Différent » comptent parmi les chansons de son album qui portent atteinte à la dignité humaine.
OrelSan use et abuse de la liberté d’expression,
mais dénie à celles et à ceux qui rejettent ses chansons le droit de s’exprimer.
Nous refusons le chantage et le silence qu’il veut nous imposer.
Nous dénonçons les accusations mensongères proférées par son avocat.
Nous affirmons que la liberté d’expression n’appartient pas qu’aux « artistes » :
la liberté d’expression appartient à chacun/e d’entre nous.
OrelSan ne nous fera pas taire !
Signataires :
Association Droits des Femmes XXe, Chiennes de Garde, « Cineffable, Quand les lesbiennes se font
du cinéma », Collectif de pratiques et de réflexions féministes « Ruptures », Collectif national pour
les droits des femmes (CNDF), Collectif 13 Droits des Femmes, Commission Femmes et
Mondialisation d’ATTAC, Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la
contraception (CADAC), Coordination française pour le Lobby européen des femmes (CLEF),
Coordination Lesbienne en France (CLF), CQFD-Fierté Lesbienne, Elu/es Contre les Violences faites
aux Femmes (ECVF), Fédération nationale solidarité femmes (FNSF), « Femmes Libres » - Radio
Libertaire, Femmes Solidaires, La Meute, Ligue des Femmes Iraniennes pour la Démocratie (LFID),
Ligue du Droit International des Femmes (LDIF), Mix-Cité Paris, Mouvement français pour le planning
familial (MFPF), Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), Paroles de femmes Massy, Parti de Gauche,
Pluri’elles Algérie, SOS Sexisme

3 commentaires:

Anonyme a dit…

;o)
à mercredi ^^

Alice a dit…

A mercredi!

Alice a dit…

KaoKonnection a écrit:
Si l'on met de côté le titre qui fait polémique, Orelsan a du talent et est en tournée. Il sera à Lyon le 23 mai prochain, à la salle du Kao, avec Bless & Wal's, Yace Grow et Le Myster.

Mais les gens sont sourds et analphabètes ou quoi? Il y d'autres chansons qui appellent à la violence!
Enfin peut-être que les menaces de viol et de pédocriminalité sont talentueuses selon vous.
En tout cas ne me dîtes pas que je dois aimer entendre que je suis bonne à violer et à être "Mari-trintigner" ou que ma fille va perdre son pucelage avant ses dents de lait.
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