lundi 6 septembre 2010

Couchez les femmes, laissez faire les hommes!

Un certain Sardou nous sort un nouvel album conforme à lui-même.
On en cause ICI et LA.

Voilà de quoi il retourne:

Dans un voyage en absurdie
Que je fais lorsque je m’ennuie,
J’ai imaginé sans complexe
Qu’un matin je changeais de sexe,
Que je vivais l’étrange drame
D’être une femme,
D’être une femme.

REFRAIN

Femme etre une femme
Depuis les années 80,
Les femmes sont des hommes à temps plein
Finis les revendications
C’qu’elles ont voulu maintenant elles l’ont
Ce sont toutes des femmes accomplies
Sans vraiment besoin d’un mari
Femme capitaine de société
Elles ont d’autres chats à fouetter
de conseils d’administration
de longs diners en réunion
passer en coup de vent chez le coiffeur
se maquiller dans l’ascenceur
elles rentrent épuisées tous les soirs
la télé elles veulent plus la voir
à peine la couv’ d’un magazine
et un cachet qui les assassine

REFRAIN

Quand a l’amour elles n’y pensent plus
Juste un amant qu’elle revoit plus
d’ailleurs c’est un acte manqué
quand leurs portables se mettent à vibrer
pour la nostalgie d’autrefois
faudrait du temps elles n’en ont pas
elles y reviendront évidemment
avec le premier cheveux blanc
quand tant d’années se sont écoulées
ont-elles perdu ce qu’elles ont gagné
Elles étaient femme en 80
et femmes jusqu’au bout des seins
Question salaire ca ne va pas mieux
Celui d’un homme coupé en deux
On les enfume de parité
mais qui promet l’égalité

REFRAIN

Je sais que beaucoup en ont marre
et s’il n’est pas encore trop tard
il suffit de r’trouver l’adresse
du type gaché dans leur jeunesse
un homme gentil qu’elles ont laissé
au bord des occasions manquées
refaire sa vie et pourquoi pas
être une belle à la fois
l’amour d’automne c’est encore mieux
laisser un homme faire ce qu’il veut
et puis s’endormir contre lui
jeter les dossiers aux orties
Se dire qu’au fond ce sont les femmes
Et mon dieu ce n’est pas se plaindre
Femme de n’importe quelles années
Femme pour aimer se faire aimer
REFRAIN

Décortiquons un peu.
Le ton est donné dès le départ: être une femme est un drame. Bon je dois reconnaître que pour le coup il n'a pas tort quand on voit le nombre de machos (dont il fait partie) auxquels les femmes ont affaire au moins une fois dans leur vie. Mais ça ne me plaît pas qu'il nous le lance comme ça. Surtout que ça a un lien avec ce qu'il nous dit ensuite.
Et que dit-il? Que les femmes se sont battues pour leurs droits et que si elles sont présentes sur le marché du travail leur salaire n'a pas suivi, elles ont perdu leur féminité, elles ne sont plus femme pour les hommes. Conclusion: il serait temps qu'elles se rendent compte que l'égalité et la parité ne sont qu'une illusion et qu'elles retrouvent vite le droit chemin de la maison et de la soumission au mâle. D'ailleurs nous, les femmes, savons bien que c'est vrai et on en a marre! C'est même lui qui le dit. Il "sait" qu'on en a marre. A-t-il le don merveilleux de lire dans les pensées???? Il y a du y avoir un problème de décodage dans la lecture de mes pensées alors.

Mais ce que je ne peux vraiment pas laisser passer c'est "laisser un homme faire ce qu’il veut ". Est-ce que j'ai besoin de vous faire un dessin? L'homme fait ce qu'il lui plaît et tant pis si ça ne plaît pas à Madame. Cette phrase est inacceptable. Quelle gifle pour les millions de femmes victimes de ces hommes qui font d'elles ce qu'ils veulent! Dégueulasse.

Je ne sais pas qui écoute Sardou mais je sais que c'est un chanteur dit "populaire" et que ses chansons s'insinuent lentement mais sûrement dans la tête de celles et ceux qui les écoutent. Ce nouvel alum sera-t-il un succés? Seuls les "vieux fans" l'achèteront? Je n'en sais rien. Je sais que comme chanteur français à succès, ses chansons auront un écho. Et oui, Sardou est bien le genre de variété que l'on écoute en famille puisque c'est de "la bonne variété française".
Sardou a pourant bien écrit il ya quelques temps "je veux violer des femmes", non? Quel beau fond sonore pour un repas familial...

Allez, c'est la rentrée, c'est tard, j'ai la crève et pas envie de terminer sur cette note alors quand même un truc qui me fait hurler de rire:

2 commentaires:

Chez Héloïse a dit…

Je crois savoir ce qui t'énerve dans "l'étrange drame d'être une femme": c'est la façon de le l'envisager comme un déterminisme (femmes naturellement inférieures). Ca me rappelle le remerciement juif des hommes soulagés de ne pas avoir été faits femmes et ça m'irrite au plus haut point car le drame d'être une femme c'est ce genre de pauvre type qui en est la cause.

Alice a dit…

Chez Héloïse, c'est tout à afit ça.