lundi 31 mai 2010

Dans la rubrique faits divers

Dans les faits divers et sous le nom de "drame familial", Ouest-France et le Monde nous apprennent la mort d'une famille de 6 personnes: la femme et les 4 enfants mort-e-s poignardé-e-s et le mari retrouvé pendu. La thèse du "drame familial" est privilégiée.

C'est ainsi que l'on traite des violences conjugales: il faut que les enfants soient aussi tués pour qu'on en parle dans les journaux et jamais sous le terme de meurtre ou même de crime. Non, c'est un drame familial.

Quand il s'agit d'un viol, on parle d'une petite gâterie qui va gâcher la vie d'un homme qui voulait juste un peu de plaisir: rappel de l'affaire chez Emelire.

Je ne suis plus en France, je ne compte pas y retourner mais ça me fait toujours aussi mal de voir comment la violence machiste est tolérée, excusée, dans ce pays qui se targue partout d'être le pays des droits de l'Homme et qui est le mien. J'ai mal de voir comment j'y suis traitée et considérée en tant que femme dans mon propre pays. Et ça me fait toujours aussi mal d'entendre encore des femmes elles-mêmes se défendre haut et fort d'être féministes comme s'il s'agissait d'une tare.

Je croyais que 2010 serait l'année contre les violences faites aux femmes. Alors pourquoi avoir besoin de se battre pour faire inscrire une loi à l'Ordre du Jour du Sénat? Pourquoi les victimes doivent-elles encore lire et entendre qu'il s'agit d'un drame familial? Comment voulez-vous que les femmes osent porter plainte quand elles voient comment est vu et évoqué leur calvaire?

Je ne dis pas que ce soit parfait ailleurs mais je ne supporte plus d'entendre parler d'Afghanistan dès qu'il s'agit du droit des femmes (et curieusement jamais pour les autres sujets de société ou d'actualité) parce que la France n'est pas épargnée, la preuve.
Quand je vois qu'ici on parle ouvertement et officiellement de violence machiste et de meurtre losrqu'une femme est tuée par son conjoint, que le compagnon meutrier ne bénéficie d'aucune "excuse" (il est au chômage il était désoeuvré et dépressif, il travaillait beaucoup il était surmené et depressif, c'est à cette période que sa femme a décidé de le quitter, le pôv petiot) je me dis qu'il y a une lueur d'espoir. La France la verra-t-elle un jour cette lueur?
Il faudra que je me procure le nouveau bouquin de Delphy: "Un universalisme si particulier, Féminisme et exception française". En core une exception dont on se passerait volontiers.

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