vendredi 30 avril 2010

La véritable histoire du Petit Chaperon Rouge


Quand Skat m'a proposé de voir ce dessin animé, je n'étais pas du tout emballée. Pour être franche, je l'ai vu pour lui faire plaisir. Le Petit Chaperon Rouge, une fillette dévorée par le loup, le grand méchant loup qui aime trop les petits enfants, ya basta. Surtout depuis une étude sociologique de ce conte en cours de communication à la fac: la pédophilie, la petite qui en fait aime bien attirer les regards du loup car elle s'ouvre à la sexualité (dans le conte elle suit le chemin des aiguilles. Or les jeunes filles qui avaient leurs 1eres règles allaient apprendre à coudre au village voisin), très peu pour moi. Je n'aimais déjà pas ce conte étant petite, il me mettait mal à l'aise. Alors après toutes ces explications "sociologiques", non merci. No màs!

Pourtant, comme Skat voulait le voir, j'ai cédé. Et heureusement que j'ai cédé: c'est maintenant un de mes films préférés.

Rien à voir avec le Petit Chaperon traditionnel. Rouge est ici une petite fille au caractère bien trempé. Et elle a de qui tenir! Championne de kung fu, rusée et courageuse, elle mène de main de maîtresse la chasse au bandit gourmand, le voleur de recettes.
On ne s'ennuie pas une minute et c'est aussi un bon plaidoyer contre les délits de sale gueule.

UnE héroïne à la personnalité bien affirmée et un bon tordage de cou aux apparences: voilà de quoi me rendre fan!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

A l'origine, ce conte était destiné justement à avertir les enfants des risques de pédophilie (mal qui ne portait pas encore ce nom). Et il leur disait que, malheureusement, dans la vie, ça finissait parfois très très mal. D'où l'obligation de faire attention. C'était la fonction principale des contes racontés à la veillée: dire les choses sans les dire pour que les enfants, entre autres, puissent les comprendre à demi-mots. C'est pourquoi je ne vois pas en quoi ce conte serait malsain. Utile plutôt. Du coup, une version où la petite fille s'en sort me paraît être comme les versions Walt Disney: édulcorée. Et je trouve ça dommage. Les contes, les vraies versions de ces contes, finissaient TOUJOURS mal. Ça n'était pas pour rien: la vie est dure et les prédateurs sont fort nombreux, surtout pour les filles et même chez nous en 2010! Eduquer à l'égalité, leur apprendre à se respecter, veiller à ce que nos enfant se sentent maîtres d'eux-mêmes et de leur corps: oui. Leur dire qu'en étant courageux, on évite toujours les prédateurs: non, car c'est mentir. Mais leur dire qu'ils sont pleins de ressources quoiqu'il arrive: oui, deux oui! Car c'est ça la véritable force.
Aubergine

Alice a dit…

Ben justement, j'ai toujours eu du mal avec les contes. Parce que prévenir les enfants des dangers oui mais quels dangers? Qui est le méchant dans toutes les histoires? Le loup, l'ogre, les sorcières. Représentent-ils papa qui "adore" ses enfants? Ou le gentil curé toujours prêt à accueillir les petits enfants (très d'actualité d'ailleurs) ou l'étranger qui débarque et qui ne parle pas notre langue, n'a pas notre couleur de peau, est bizarre juste parce qu'on ne l'a jamais vu?

Et puis tout ce sexisme dans les contes! Pour ma part, ce que je voyais dans le Petit Chaperon Rouge c'est que maman avait bien raison de ne pas me laisser sortir et jouer, d'être toujours à tout m'interdire sauf jouer à la dînette et aller à la danse avec ma tunique rose bonbon. Parce qu'est ce qu'on voit dans les contes quand on est une fille? Qu'il faut être belle, sage, obéissante, calme et attendre qu'un Prince nous enlève pour nous engrosser. C'est encore le moyen de mariage de certaines tribus où les fillettes et adolescentes sont enlevées par des hommes à chevaux, enfermées chez eux et violées jusqu'à ce qu'elles engendrent un enfant mâle. Si on n'est pas heureuse de cette destinée et qu'on veut prouver qu'on existe et qu'on tient debout toute seule, comme le Chaperon qui part seule en forêt, on est immédiatement dévorée toute crue.Il n'y a pas d'issu: bonniche et pondeuse à vie ou tuée.
Le Petit Poucet, quant à lui, lutte pour sa survie et triomphe de l'ogre. Mais c'est un petit garcon, pas une petite fille et on lui a donc enseigné dès le berceau à se battre et se défendre.

Bref, les contes sont beaucoup plus riches et porteurs de messages qu'on pourrait le croire. Je me suis pas mal posé de questions à ce sujet et j'ai essayé d'analyser un peu tous ce que j'avais lu.
Ca me donne envie de faire un billet un peu plus développé dessus tien!

En tout cas je te rejoins complètement quand tu dis qu'il faut montrer aux enfants qu'ils sont remplis de ressources mais que ca ne fait pas d'eux des supers héros malgré tout.

Stéphanie a dit…

J'ai adoré ce dessin animé, une de mes meilleures séances au cinéma... et après !

Mais je suis une petite fille Disney, j'aime les contes et leur signification. Ils sont une petite invitation au rêve (surtout quand on est adulte en fait, je me rappelle avoir appris bien trop tôt que la petite sirène était une garce et ça a un peu gâché le dessin animé pour le coup).

J'ai hâte de lire "Psychanalyse des contes de fées" de Bettelheim (en juin, une fois que j'aurai fini le mémoire) pour ma part :) Ton commentaire est très juste, sur le sexisme dans les contes. Pour leur défense, ils ont été écrits à une époque où on s'en fichait un peu des femmes... Mais récemment, le tout dernier Disney-Pixar, "La princesse et la grenouille" est assez novateur. Non seulement la princesse est noire mais en plus c'est le prince qui est nul et n'ose pas se battre. Sans elle, ils auraient été cuits, heureusement, elle les a sauvés, par force de courage et de témérité ! :)