dimanche 13 juillet 2014

Se remet-on jamais?

Quiconque lit ce blog, même en diagonale, connait un peu mon histoire. Education sur-genrée, famille catholique tradi, victime de harcélement, agressions sexuelles et tentatives de viol au collège par certains de mes "camarades" de classe plus âgés, exhibitionisme d'un "gentil papy" voisin de  quartier, harcèlement de rue allant jusqu'au viol pur et simple.
Dès mes 10 ans, ma vie a été rythmée par des insomnies, des crises d'angoisse et de panique, des nausées pour finir par 6 ans d'enfer boulimique, de dépression avant d'être écoutée et soutenue par un et une ami-e et une association d'aide aux victimes de violences sexuelles.
J'ai porté plainte pour le viol qui n'était pas encore prescrit. Je vois bien maintenant que ça n'a servi à rien et si c'était à refaire je ne le referais pas mais sur le moment ça m'a donné le sentiment de reprendre le contrôle sur ma vie.
Petit à petit mes peurs se sont transformées en force, j'ai pris confiance en moi et je me suis sentie VIVANTE. Enfin! Je me sentais forte. Je me sentais renaître. J'avais été victime d'un viol et cela n'affectait plus mon présent. Mon statut de victime se conjuguait au passé. J'étais une survivante et je pensais être capable de résister à tout, vu ce que j'avais déjà accompli.
J'ai vécu plusieurs années de bonheur: bien dans ma peau, des ami-e-s géniaux, un compagnon qui ne me prend pas pour sa bonne ni pour sa mère ni pour un sex toy, une vie sociale et culturelle qui me convient. Tout pour être heureuse.
Quand j'ai été contactée pour cette offre d'emploi, je ne m'attendais pas à ce que tout s'écroule, et encore moins à devenir la spectatrice impuissante de ma destruction.
Suite à des problèmes économiques dans la boîte où je bossais, je décidais de réactualiser mon CV sur un site d'emploi. 2 jours plus tard, je suis contactée par une entreprise qui cherche quelqu'un avec mon profil de toute urgence. Je connais déjà la boîte pour y avoir passé un entretien plusieurs mois auparavant. De nombreuses questions autour de l'état d'activité de mon utérus m'avaient mené tout droit à un bureau contre les descriminations. Dénonciation faite, j'avais rapidement trouvé autre chose, en fait le boulot que je voulais quitter maintenant.
Surprise par cet appel, je décide d'aller à l'entretien, curieuse de voir ce qu'on va bien pouvoir me poser comme questions. Ca a duré plus de 3 heures et pas une seule question personnelle. Ont-ils eu vent de la dénonciation et se sont-ils repris? Ces questions étaient-elles de "simples tests" maladroits pour voir ma réaction? S'est-il passsé quelque chose? je n'en sais rien mais ce que je sais c'est que je suis engagée, que c'est vraiment pas loin de chez moi et que je ne passerai pas des heures dans les transports et surtout que le boulot a l'air intéressant.

Dès le 1er jour, j'apprends que mon prédecesseur a démissionné suite à des problèmes d'affinités personnelles avec l'équipe (et je vois vite pourquoi  car ça n'a pas arrèté de gueuler dans l'équipe tout la journée) et qu'une collègue travaillant sur un autre secteur que le mien est en arrèt maladie depression pour cause du travail. Je n'ai pas d'identifiant pour me connecter à mon poste car il faut me le créer et en attendant je me mets au courant des procédures à suivre avec mon équipe. Une "collègue" qui n'est ni de mon secteur ni de mon équipe mais qui est toujours à venir nous voir va me dénoncer au chef: je ne suis pas connectée, va falloir que je me mette au pas et plus vite que ça.
3eme jour, une autre "collègue" me demande un renseignement sur un client. Si je peux me connecter à mon poste et au logiciel, je n'ai pas encore accès à tous les modules et je ne peux pas la renseigner. Je lui dit que je vais demander à ma collègue qui, elle, a accès. Elle va direct dans le bureau du chef se plaindre que je ne VEUX pas lui donner une information dont elle a besoin et que je l'entrave dans son travail.
5eme jour: un collègue me demande de lui transférer un email. Je dois le rechercher dans la boîte de mon prédécesseur. Je lance la recherche et pendant ce temps je reçois un appel d'un client. Ca ne dure pas 3 minutes mais quand je raccroche je vois que j'ai 3 appels en absence du collègue qui me demande l'email. Je n'ai pas le temps de l'appeler pour voir ce qu'il veut qu'il m'appelle et...me gueule dessus. Pourquoi n'a-t-il toujours pas reçu cet email? Il va lui aussi voir mon chef et lui dit qu'il a attendu plus de 3 heures que je lui envoie l'email (en fait je lui ai envoyé 3 minutes après sa requête mais on ne dois pas avoir la même notion du temps).
Je pense à partir. Entre les questions déplacées de l'entretien antérieur, l'ambiance, les engueulades, les dénonciations puériles je me dis que ce boulot n'est pas pour moi.
En même temps, j'ai de bons horaires, c'est proche de chez moi, j'ai aussi un peu la flemme de remettre encore mon CV en service et je me dis que je suis bien au-dessus de ces enfantillages. La preuve mon chef n'est pas encore venu me dire quoi que ce soit, j'ai su les plaintes de mes "collègues" à mon égard parce qu'on entend tout depuis son bureau.
Je continue donc et les jours s'enchaînent. Certains sans incidents notoires, d'autres avec les mêmes genre de réaction de collègues. Je ne sais plus si je suis dans une boîte professionnelle internationale ou dans une crèche-garderie.
Jusqu'au jour où je reçois un appel d'un collègue (encore un!). Cela ne fait même pas 2 mois que je suis dans la boîte. Il veut des info sur un client. Il me donne son nom. Je n'ai aucune idée de l'orthographe et lui demande de me l'épeler. Il le fait d'un ton agacé. Nous avons plusieurs clients de ce nom là et lui demande des précisions pour l'identifier. Je n'ai pas crié, je n'ai pas insulté, j'ai simplement signalé que nous avons plusieurs clients à ce nom et que s'il a une info supplémentaire ça faciltera la recherche. Il m'a purement et simplement agressée au téléphone. C'était d'une telle violence que je suis restée interdite avant de me reprendre et de commencer à lui répondre en prenant soin de ne pas l'insulter. Il ne m'écoute pas et continue dans sa violence. Je lui raccroche au nez, je ne peux pas supporter ça plus longtemps. Je tremble, je suis choquée. Tout le monde s'en branle autour de moi. Je décide de lui envoyer un email pour lui demander des explications quant à sa violence. Au bout de 2 jours je n'ai toujours pas de réponse et je me résouds à en réferer à mon chef qui me dit que si j'estime avoir été agressée je peux écrire au chef du collègue en question. Réponse du chef: il faut que je me remette sérieusement en question car j'ai forcément du faire quelque chose de mal pour provoquer une réaction aussi violente.
En clair c'est de ma faute. J'ai forcément provoqué l'agression donc je l'ai bien méritée.

Je retombe des années en arrière. Des milliers de questions, de remarques, de commentaires, de sensations me reviennent d'un coup. Cette agression n'était pas physique, il n'y avait aucune notion sexuelle et pourtant je me sens aussi démunie et coupable qu'au temps de mon viol. Je réentends les phrases assassines, je me sens nulle, fautive, honteuse. Cela dure quelques secondes ou quelques minutes, je ne sais plus, puis je me reprends. Non, je n'ai rien fait pour mériter une telle agression. Oui, j'ai le droit de me sentir mal car la violence, même verbale, même non sexuelle, est de la violence et qu'elle est blessante. personne n'a le droit de me parler comme ça. Personne. Je demande l'enregistrement de la conversation: on me dit que ce n'est pas possible et de ne plus y penser, qu'ils savent bien ici que je n'ai pas voulu offenser mon collègue, qu'il s'agit d'un malentendu.

C'est très étrange mais à partir de là j'ai commencé à savoir exactement ce que je devais faire mais je n'y arrivais pas. Moi, Alice, survivante de viol, forte, décidée et libre voit et analyse la situation et comprend qu'il n'y a rien à tirer de cette boîte. "Remets ton cv à jour Alice et tire-toi de là. Plante-les en pleine période d'activité, ça leur fera les pieds." me dis-je à moi-même.
Mais je n'arrive pas à agir ni à parler ni à partir. Je sais qu'ils ont déjà une emprise sur moi. Je le sais, je le vois mais je n'arrive pas à réagir.
Le comble sera atteint quand 2 mois plus tard je suis convoquée dans le bureau d'un chef de je ne sais pas quoi. J'ai à peine le temps de m'asseoir qu'il m'annonce que je suis "nulle, inutile, inefficace" selon ses propres mots, qu'il faut que je change immédiatement de comportement sinon j'en paierai les conséquences au prix fort. Je lui demande en quoi je dois m'améliorer mais il ne me répond pas. Il continue à me dire qu'il y aura des sanctions. Il me reparle de l'agression téléphonique. Je ne lâche pas et redemande une copie de la conversation. Cette fois-ci c'en est trop. Je parle calmement mais fermement et je crois que ça l'impressionne. Il me répond d'un ton plus bas qu'on ne peut pas sortir les conversations mais me demande pourquoi je n'ai pas fait tel travail. Manque de bol pour lui, je suis la seule de l'équipe à l'avoir fait. Il me dit alors que je mens. je lui dit qu'on peut vérifier de suite sur son ordi, il verra bien que j'ai tout fait tel jour tel heure. Il refuse et je pense que ça ne lui plaît pas que je le prenne au dépourvu. Il en remet une couche sur les sanctions.
J'aurais du démissionné ce jour-là.
Je ne l'ai pas fait.
J'ai continué à entendre que je suis nulle, sans valeur, incompétente. J'ai continué à recevoir maints reproches, insultes, humiliations, intimidations.
Alors un soir, en rentrant, sans même m'en rendre compte, j'ai commencé à marcher lentement vers le bord de la voie du métro. Il suffirait d'un pas de plus pour que tout s'arrête. Pour ne plus être nulle, pour ne plus être inutile, pour ne plus être insultée et humiliée. Et d'un coup un sursaut. Quel boulot,quelle personne mérite qu'on se foute en l'air???? J'ai survécu à des agressions sexuelles répétées au collège, un exhib pédophile, un viol. J'ai gagné contre la dépression, la boulimie, j'ai surmonté les commentaires, les remarques pro viol et je vais me foutre en l'air pour quelques bitards et connasses pour un boulot????????????
J'ai démissionné le lendemain.
Je m'en suis voulu de ne pas l'avoir fait avant. Je m'en suis voulu à moi pendant des mois. J'ai cru que j'allais refaire une grave dépression. Puis, petit à petit ma colère s'est tournée vers eux et elles. Aujourd'hui ces personnes me sont complètement indifférentes. Elles m'ont bouffé des mois de tranquilité, elles ne méritent pas de m'en prendre plus.
En l'espace de 2 ans j'ai assisté à 10 renvois, 10 démissions sur un total de 40 personnes. Il y a eu 3 employé-e-s en procès, 4 en arrêt longue durée pour dépression. Preuve que je ne suis pas la seule et que c'est vraiment eux qui ont un problème.
Tout ce que j'espère c'est que je suis maintenant prête à réagir de la bonne façon si jamais cette situation devait se représenter. Je suis heureuse et fière d'avoir fini par réagir mais j'ai un peu peur aussi. Peur parce que malgré ma force apparente, malgré la certitude d'avoir gagné contre mon douloureux passé, je sais que le traumatisme est encore là, prêt à refaire surface, prêt à me rappeler des choses que je voudrais tant oublier. Je n'avais pas à subir ce harcèlement moral, quelle que soit mon histoire. Mais il est évident que ce harcèlement a reveillé des souvenirs que croyais maîtrisés. J'ai des flashs de mes agressions. Il m'arrive de me reveiller la nuit en visualisant une scène précise. Certaines phrases assassines tournent en boucle dans ma tête. Si on ajoute à ça toutes les affaires autour du viol, du harcèlement sexuel, j'ai l'impression de ne pas m'en sortir. Rien n'est fait pour nous aider à nous reconstruire. On peut s'en sortir mais il faut être sans arrêt sur ses gardes pour ne pas souffrir. J'ai peur de regarder la télé et de voir des scènes de viol, toujours esthétisées, dans les films et les séries. J'ai peur maintenant d'aller sur Youtube et de me voir proposer des vidéos lol d'agressions sexuelles. Et mille et une autres petites choses de la vie quotidienne qui deviennent des épreuves. Est-ce trop demander que d'avoir le droit de vivre en paix?

samedi 12 juillet 2014

Reprenons-nous! Et occupons-nous de ce qui est VRAIMENT grave

Depuis quelques mois, les affaires de viols et agressions sexuelles sont de plus en plus mises en lumière par les victimes elles-mêmes et leurs défenseurs, on retrouve de plus en plus une dénonciation de la culture du viol. Pas seulement dans les médias féministes, on sait bien qu'ils n'ont rien de mieux à faire que de trouver du sexisme partout mais il semble qu'on assiste aussi à un mouvement plus généralisé d'internautes scandalisés par des pubs, des articles, des affaires judiciaires.
Ca a commencé un peu avec l'affaire des viols collectifs de Fontenay sous Bois et maintenant ça ne s'arrête plus: créations de sites et Tumblr à n'en plus finir pour libérer la parole des victimes (comme Je connais un violeur, projet crocodiles, Polyvalence-mp, Hollaback et bien d'autres encore), déferlante de tweet négatifs et réactions à chaque tentative de faire un peu d'humour, contestation de verdict à Angoulême, marche blanche en soutien à une victime de viol et protestations contre un journal qui pourtant voulait aider les femmes à ne pas être agressées. Rendez-vous compte! On veut prévenir les victimes de viol et on se fait taper dessus parce qu'on ne l'a pas fait comme les victimes et les féministes voulaient.

Nan mais oh! Ca va s'arrêter où tout ça, hein? Vous y étiez vous aux viols de Fontenay sous Bois? A ceux d'Angoulême? Et d'abord un enfant de 6 ans sait parfaitement ce qu'il veut. Vous vous rappelez pas la crise que vous avez piqué parce que le Père Noël vous a apporté un bouquin tout pourri avec des photos de chatons alors que vous vouliez le super vélo rouge que toute l'école vous aurait envié? Vous saviez bien ce que vous vouliez et c'était pas le bouquin à chatons et vous l'avait bien fait comprendre alors hein, arrêtons de déresponsabiliser les enfants ou les personnes reconnues avec un âge mental d'enfant face à des adultes en possession de leur capacité. Nous ne savons rien de ces affaires alors arrêtons de critiquer sans arrêt. Et si il y a requalification de viol en délit sexuel c'est peut-être bien parce qu'il y a anguille sous roche. N'oublions pas que très souvent, quand on fouille un peu dans la vie de la suposée victime on apprend qu'elle ne refuse pas souvent un petit verre de rouge au repas ou qu'elle fume, ou qu'elle a eu une contravention pour ne pas avoir payé le parcmètre, ou qu'elle a un petit ami et ma foi, si elle a dit oui à un elle peut bien laisser faire les autres, ou elle n'a pas de petit ami et ça l'excite de voir des hommes s'intéresser à elle. Ne nous laissons pas avoir par leurs pleurnicheries et leur mines déconfites.
Quant à celles qui ne supportent pas qu'on rende hommage à leur beauté dans la rue, bah pourquoi elles sortent alors? On est en démocratie que je sache! Si la rue ne leur plaît pas elles sont libres de rester chez elles. Et puis franchement, pour qui elles se prennent à refuser les attentions des hommes? Pour Miss Monde? On est en France merde! Le pays de la galanterie et on voudrait parler de harcèlement sexuel? C'est du délire. Quelle femme normalement constituée ne serait pas flattée de savoir qu'on la baiserait bien, qu'elle est belle et bonne et qu'on la mangerait toute crue? Miss Monde vous dis-je.
Et que dire de celles qui se sentent agressées, voire reviolée par des vidéos rigolotes, des blagues tordantes sur le viol? Qu'elles aillent voir un psy. Sérieux faut qu'elles se blindent un peu. Si on ne peut plus parler de viol sur le ton de la gaudriole,si on ne peut plus rire des victimes on va droit vers la dictature.
En attendant il y a de vrais viols en Inde et en Afghanistan et ça oui, il faut que ça s'arrête!
hein? Quoi? Vous demandez si on y était pour savoir que ce sont des vrais viols? Mais c'est une mauvaise blague ou quoi? On vous dit que c'est en Inde et en Afghanistan. Pas besoin d'y être pour savoir que la barbarie y règne. Rien à voir avec ici. Ici c'est la France. La France!!! Le pays des droits de l'homme, du suffrage universel depuis 1792!!
Quoi? On devrait parler de Droits Humains? Et les femmes ne votent que depuis 1944? Oh ben si on chipote pour ce genre de détail on est pas sorti du bois.
Non c'est pas comparable un viol collectif en Inde et un viol collectif chez nous. Là-bas c'est carrément atroce, tellement qu'on peut même pas imaginer alors qu'ici vous admettrez que ce sont des affaires complexes et vous admettrez aussi qu'on compte un sacré nombre de petites salopes allumeuses. Rien à voir entre les 2 cas. Alors un peu de sérieux s'il vous plaît. Arrêtons de nous apitoyer sur le sort de nos femmes.  Il y a urgence à aider celles qui sont vraiment oppressées, celles qui sont là-bas, loin, chez les barbares. Alors reprenons-nous et occuppons-nous de ce qui est vraiment grave: le viol des femmes indiennes et afghanes. Tout le reste c'est du pipi de chat (ou des salopes qui l'ont bien cherché).

vendredi 13 juin 2014

Je ne savais pas qu'on naissait vêtu-e

L'artiste performeuse Deborah de Robertis a exposé son sexe devant l'Origine du monde de Courbet au Musée D'Orsay.
Je ne connaissais pas cette artiste auparavant et je ne souhaite pas ici débattre l'intention de sa performance, de son message ni de son crédit artistique. Je souhaite juste me pencher sur ce qui a fait les choux gras de la presse à savoir qu'elle expose son sexe dans un musée devant le célébrissime tableau de Courbet. Il n'y a qu'à faire une recherche sur le nom de l'artiste pour voir les titres choisis par les médias quant à sa performance ou happening.

Que nous montre le tableau de Courbet? Un sexe de femme. Ce sexe est exposé, affiché à la vue de tous et toutes les visiteurs d'un musée qui n'est pourtant pas qualifié d'érotique et encore moins pornographique. Les enfants peuvent accompagner leurs parents, les étudiant-es des Beaux Arts et plastiques ainsi que les amateurs peintres peuvent demander à venir croquer l'oeuvre. Tout va pour le mieux.

Que nous montre Deborah de Robertis? Un sexe de femme. le sien en l'occurrence mais il n'en reste pas moins un sexe de femme. A peine exposé, les gardiens interviennent et la salle est évacuée comme en cas de danger.

Combien d'oeuvres de nu dans les musées? Combien d'artistes hommes exposée pour combien d'artistes femmes?
Faut-il être nue pour entrer dans les musées? Il semblerait bien que oui.


Ces chiffres datent de 2012, pas de l'âge de pierre.

Alors pourquoi évacuer Deborah de Robertis?

Peut-être pour les mêmes raisons qui font que  les Femen sont arrêtées manu militari pour attentat à la pudeur, de même que les femmes qui veulent nager poitrine nue à la piscine comme les hommes tandis que ceux et celles-là même qui réclament leur arrestation et leur interdiction traitent de bigot-e-s coincé-e-s moralistes les signataires de la pétition No More Page 3 du Sun.

Dans le cas du Sun comme dans le cas des nus au musée, la femme est exposée selon comme l'a conçu le créateur, en l'occurrence un homme. L'homme est le créateur, la femme mise en scène par lui est donc son oeuvre. Elle est objet. Dans le cas de Déborah de Robertis, des Femen, des Tumultueuses, la femme est créatrice, elle s'expose elle-même sans passer par l'oeil masculin. Elle est sujet.  Une femme nue exposée selon un point de vue masculin ne choque pas. Une femme qui assume sa nudité choque.
La nudité érotisée, sexualisée, hétérosexualisée ok.  La nudité naturelle, décomplexée, asexuelle, non.

La nudité en soi n'est pourtant pas choquante. Ce qui est choquant c'est ce que l'on peut en faire.Notre corps, de femme ou d'homme, n'est pas sale.  On ne naît pas habillé-e et d'ailleurs les codes vestimentaires changent d'une époque et d'une société à l'autre. Le sein nu est toléré à la plage. Pas à la piscine Pourquoi?

Les seins, les fesses, le sexe sont des organes comme les autres. C'est notre perception de ces organes qui en fait quelque chose de sexuel et de sale. La nudité, si elle est sexuée, peut ne pas être sexuelle. Et de toute façon, même si elle était sexualisée c'est bien notre conception du sexe, de la place des femmes et des hommes face à la sexualité qui pose problème.
Le problème c'est qu'on vit dans une société dans laquelle la nudité est associé à la sexualité masculine hétérosexuelle et, dans l'imaginaire collectif, que veut un homme hétéro? De la femme à poil. mais pas à poil comme elle pourrait y prétendre. A poil comme LUI veut qu'elle soit. Et les siècles de patriarcat ont rendu tout cela naturel. Les femmes nues sont représentées se trémoussant, dans des pauses suggestives et/ou humiliantes tandis que les quelques représentations d'hommes nus que nous pouvons voir montrent ces derniers dans des postures de conquérants, de vainqueurs. Il n'y a qu'à filmer des hommes en leur demandant d'adopter les mêmes positions et mimiques que les femmes pour s'en rendre compte.


mercredi 4 juin 2014

Le droit de sortir et circuler librement

Le harcèlement de rue, en France, je l'ai toujours vécu. Depuis que je ne sors plus systématiquement accompagnée par mes parents (oui ils étaient sans arrêt sur mon dos avant que je ne quitte leur maison pour mes études mais c'est un autre problème). Je ne suis pas la seule. Je ne compte plus les récits des copines et connaissances qui finissaient souvent par renoncer à sortir, à s'inscrire à un cours à l'autre bout de la ville et restreignaient ainsi leur liberté.
Depuis une agression à Lille, les médias semblent s'indigner de la non assistance aux victimes. Quand je parle de médias je veux dire les médias traditionnels parce que les médias anti-sexistes se sont déjà attelé au problème mais le public touché par ces derniers paraît restreint.
Je ne peux que me réjouir de voir ce thème faire la Une des grands journaux et tant mieux que la victime ait eu ce soutien. Malgré tout, cette médiatisation a un goût bien amer.
Pourquoi réagir juste maintenant à cette agression précise? Des femmes qui sont suivies avec insistance et menaces dans l'espace public ça arrive TOUS LES JOURS. J'ai été suivie 5 fois au cours de ma vie avec insistance, c'est à dire sur plusieurs mètres pendant plusieurs minutes et une fois plusieurs heures. Sur ces 5 fois l'une s'est terminée en attouchement sexuel, une autre en viol, après avoir été suivie des heures. Oui, des heures en plein centre ville, en plein après midi, avec plein de gens autour. Je ne compte plus les filles de la fac qui disaient devoir faire des détours pas possible pour éviter d'êtres suivies par des gars qui n'avaient de toute évidence rien d'autre à faire. Et je ne parle ici que des cas où l'on est suivie. Les remarques, commentaires, insultes, menaces proférées par ces "galants à la française" lorsqu'on les croise dans une rue sont encore plus largement répandues. Le soutien des témoins présents? Aucun. Des sites comme Hollaback ou projets crocodiles qui permettent aux victimes de ce harcèlement de rue de prendre la parole et de dénoncer ces actes montrent bien que les victimes n'ont souvent aucun soutien et sont en plus casi systématiquement culpabilisées.

Alors pourquoi se réveiller maintenant? Peut-être parce qu'il faut le cas "de trop". C'est ce à quoi je veux croire. Pourtant j'ai tendance à penser aussi au cas alibi. Quand j'ai appris par les médias l'agression de Lille et l'inertie des passagers témoins qui étaient dénoncée mon premier réflexe a été de me dire : Mais si ça choque que personne n'ait réagi lors de cette agression, pourquoi est-ce que ça ne choque pas que personne ne réagisse aux autres cas? Ou alors tout le monde est persuadé que les témoins interviennent dans les autres cas? Ou peut-être que les gens croient que ces agressions sont rarissimes? A la lecture de plusieurs articles, il m'a été donné l'impression que d'ordinaire les gens réagissent et de ce fait se posait la question du pourquoi dans ce cas là personne n'avait daigné bouger. Un peu comme si au travers de ce cas, l'opinion publique voulait se donner bonne conscience en matière de harcèlement de rue en le sur médiatisant (donc en le reconnaissant) et en oubliant de mentionner les autres cas. Ne pas mentionner que ce genre d'agression est légion, oublier les autres cas et les autres victimes c'est nier l'existance du harcèlement de rue à un niveau de fait de société pour le mettre à un niveau de cas isolé. C'est ce qui arrive avec les viols. On veut nous faire croire qu'il s'agit d'actes isolés perpétré par des déséquilibrés. Or on sait qu'il y a au bas mot 1 viol toutes les 8 minutes en france. Il me semble que ça fait beaucoup pour des cas isolés et ça fait beaucoup de déséquilibrés. Je n'ai pas la fréquence des actes de harcèlement de rue mais j'imagine qu'il s'en produit des dizaines par minute. Il n'y a guère que la Dre Muriel Salmona pour avoir rappelé dans ses articles que l'agression de Lille est loin d'être unique. Heureusement qu'elle est là pour le rappeler. Heureusement aussi que de nombreux sites en font l'écho et donne un peu de légitimité aux victimes.
Quoi qu'il en soit, que cette agression soit celle de trop ou l'alibi bonne conscience, il ne faut pas que l'attention médiatique retombe. Il faut au contraire continuer de parler de ce fleau et le combattre concrètement. Le harcèlement de rue n'est pas une fatalité. La France n'est pas le seul pays concerné mais il est beaucoup moins répandu dans certains endroits. Il faut arrèter avec l'idée que suivre une femme, la siffler, la commenter sur son physique sans qu'elle le demande, lui dire des insanités c'est de la drague, voire de la galanterie, cette fameuse galanterie française. Ce n'est pas de la drague, ce n'est même pas de la drague lourde mais des agressions. Et il ne faut pas fermer les yeux devant une agression.
Une pétition est en ligne pour exiger plus de sécurité quant aux violences sexuelles dans les transports en commun. Petites remarques quand même: c'est très bien d'avoir de telles plateformes de pétition mais il serait peut-être temps de parler de droit humain, comme dans toutes les autres langues. Et je tique toujours sur la photo représentant une femme violée, toujours jeune, jolie, la bouche entrouverte et les yeux mi-clos. Sincèrement, je ne me suis pas regardée dans un miroir pendant mon viol mais je suis certaine de ne pas avoir eu cette tête et cette expression là. J'étais je pense beaucoup moins glamour. Est-ce pour ne pas trop rebuter un public pas très au fait quant à la thématique du viol?

lundi 26 mai 2014

70 ans

Le droit de vote universel en France date du 21 avril 1944. 70 ans seulement. Hier nous votions pour les élections européennes et les expat comme moi votaient aussi pour les conseillers/conseillères consulaires. En tant que femme et expat au sein de l'UE, ces élections revêtaient un sens tout particulier.
70 ans après avoir été reconnue comme citoyenne à part entière électrice et éligible, j'ai encore eu droit hier et durand toute la campagne à des "chers compatriotes". Les chèrEs compatriotes n'existent apparemment toujours pas. J'ai eu droit à un rappel émouvant sur le sort des expat avant la fin de la 2nde guerre mondiale: ils ne votaient pas. Les pauvres. Ma grand-mère non plus. Elle n'était pourtant pas expat. Pas un mot sur son sort. Pas un mot sur celles qui ont du aussi attendre 1945 pour voter pour la 1ere fois. Est-ce plus dégueulasse de ne pas avoir le droit de voter parce qu'on est parti à vivre à l'étranger que parce qu'on est une femme? Pourtant, on choisi de partir à l'étranger tandis qu'on ne choisi pas de naître femme (ça non on ne choisi pas).
Malgrè tout, hier, pour la 1ere fois dans un bureau de vote français, personne n'a rien su de ma vie privée: "Madame Alice a voté".  Autant de femmes que d'hommes sur les listes. Une majorité écrasante de têtes de liste hommes mais quelques listes avec à leur tête des femmes aussi. 70 ans de suffrage universel après 96 ans d'imposture et de discrimination, c'est un sacré retard à rattrapper et cela dépend aussi de nous, de notre investissement et de nos choix de vote. Nos arrères grands-mères, nos grands-mères se sont battues pour elles et pour nous. Pour que nous aussi nous puissions nous faire entendre. Que diraient-elles si elles voyaient que nos voix vont aussi vers des partis réactionnaires, misogynes? Que sommes-nous en train de faire de ce droit si durement et récemment acquis?

samedi 24 mai 2014

Les enfants, ces tyrans qui ne comprennent que les bonnes gifles

"Les enfants font tout ce qu'ils veulent maintenant", "les parents marchent sur la tête", "c'est les enfants qui commandent". Le mythe de l'enfant roi est aussi ancré dans les esprits que les mythes sur le viol.
En effet je parle bien de mythe parce que quand on regarde d'un peu plus près la condition enfantine, on se demande quelle est la défintion donnée à "roi": le souverain qui règne sur tout le monde ou celui qui s'est retrouvé embastillé? Avec des chiffres faisant état de 2 enfants mort-e-s par jour en France suite à des maltraitances on se demande bien comment on peut oser dire que les enfants sont des despotes pourri-e-s gâté-e-s tout-e-s puissant-e-s. Même sans parler de maltraitance, comment peut-on insinuer qu'une personne légalement mineure puisse avoir autant de pouvoir? Un-e enfant de 8, 10, 12 ans qui ne peut même pas s'inscrire à une activité sportive ou une sortie scolaire sans l'accord signé de ses parents et qui par conséquent n'a donc ni droit de vote, ni droit à disposer d'un compte bancaire, ni droit à accepter ou refuser un traitement médical, qui est par définition sous tutelle peut-il/elle réellement imposer son pouvoir? On sait déjà qu'avoir des droits ne signifie pas forcemment pouvoir en jouir pleinement, il faut aussi que ces droits soient respectés et ne soient pas biaisés (par exemple le droit d'avoir, à travail égal, un salaire égal). Alors quand on est sous tutelle et sans droits sur les décisions concernant sa propre vie, le pouvoir despotique, laissez-moi rire. Jaune. Ou pleurer.
L'amendement anti-fessée qui aurait vu la fin de la légalité des châtiments corporels à l'encontre des enfants en France a été retiré. Les parents pourront continuer à donner de bonnes paires de claques et de bonnes fessées à leur 8eme merveille du monde. Car c'est bien connu, les parents ne donnent que de bonnes fessées et de bonnes gifles. Jamais des mauvaises. On se demande vraiment d'ou viennent ces morts d'enfants suspectes et ce chiffre de 98000 enfants à risque. Bah, sans doute comme les chiffres sur le viol. Les femmes, toutes des salopes menteuses. Les gosses, tous et toutes des dictateurs qui n'hésiteraient pas envoyer leurs parents en taule parce qu'ils leurs ont refusé des bonbons Hello Kitty.
Sauf que la définition entre bonne et mauvaise ne semble pas clairement définie. A partir de quelle force une gifle est-elle considérée comme mauvaise, pouvant entrainer le crevage d'un tympan ou une chute? Y a t-il des stages parents pour apprendre à doser sa force de frappe selon l'âge et la corpulence de l'enfant à corriger? Parce que les enfants, ça se corrige, comme les dictées ou les devoirs de maths. Il y a cette idée selon laquelle un enfant, ça n'est pas complètement fini, il faut donc le former, l´éduquer en le corrigeant parce qu'il est naturellement mauvais. En effet, s'il n'était pas mauvais par essence, on ne le corrigerait pas. On parlerai avec lui ou elle en lui expliquant avec des mots à sa portée selon son âge comment se comporter. Mais c'est sûr que passer du temps à parler, communiquer avec son enfant, trouver les arguments pédagogiques peut être compliqué. Une bonne claque c'est plus court et on peut retourner à sa bière et sa télé ou à sa popote.
Je crois que nous avons un double problème avec les enfants:  notre vision de l'enfant comme un sous être humain et la notion de parents avec la quasi obligation d'engendrer.
Qu'est-ce qu'un enfant? C'est un mineur soumi à l'autorité parentale détenue par les parents majeurs. Le terme "mineur" vs "majeur" pose déjà problème car il infériorise de fait les enfants. Au lieu d'être des êtres humains en début de vie cherchant à découvrir la vie et leur entourage et à se développer au sein d'une société, ils sont perçus comme des êtres inférieurs du seul fait de leur manque d'expérience. Or, un manque d'expérience ne devrait pas engendrer une situation d'infériorité. Un manque d'expérience devrait engendrer une situation pédagogique où l'expérimenté-e aiderait l'inexpérimenté-e à vivre ses propres expériences et à se construire.
Le problème lorsqu'on est face à quelqu'un que l'on considère inférieur c'est que l'on va logiquement se considérer supérieur. Se considérer supérieur, c'est se considérer au-dessus (on en revient au problème majeur vs mineur) et cela crée des discriminations et une situation d'inégalité. Alors bien sûr qu'un enfant ne doit pas faire ce qu'il veut. Il ne s'agit pas de le ou la laisser faire tout et n'importe quoi sans réagir. Il s'agit de l'aider à se construire et à apprendre pour qu'il ou elle puisse à terme agir seul-e en toute conscience. Il n'est pas nécessaire de frapper pour ça. Il est en revanche nécessaire d'avoir un minimum de pédagogie et de respect vis à vis de l'enfant. Quand on en vient à frapper, c'est souvent parce qu'on est à court d'argument ou qu'on n'a pas réussi à imposer sa volonté à l'autre. C'est un échec mais pour ne pas se l'avouer on joue la carte de la loi du plus fort ou de la plus forte. Qui n'a jamais entendu : "j'ai été obligé-e de lui mettre la fessée. Qu'est-ce que vous voulez, il ne comprend rien d'autre"? Aucune remise en question sur ce que l'enfant n'a pas compris avant les coups: est-ce que je lui ai bien expliqué pourquoi il ne faut pas qu'il casse les jouets des autres? Est-ce que mon message était clair? Non c'est direct l'équation enfant=mineur=inférieur=incapable de comprendre=coups car il n'y a que ça qui rentre. On pourrait aussi prendre en compte les coups psychiques. Combien de fois ai-je entendu "les enfants c'est bête quand même", "Ils ne sont pas finis", "c'est juste un enfant, il ne peut pas comprendre", "ne me parlez pas de ces choses rampantes et incomplètes". Parfois je me demande si certains adultes savent que eux et elles aussi ont été des enfants. Ils ne se rappellent plus? Ils se vengent? D'ailleurs en parlant d'adulte, qu'est-ce qu'être parent?
Je pense que c'est dur, très dur d'être parent. C'est une énorme responsabilité et je ne sais pas si beaucoup de parents se sont préparés à l'être. Pourtant, combien de parents ont-ils lancé à leur gosse "on s'est sacrifiés pour toi!". Mais si c'est un sacrifice d'avoir des enfants, pourquoi les faire? Il faut dire que l'injonction à devenir parent et surtout mère à tout prix est forte. Or, comment être un bon parent si on procrée uniquement pour se conformer à la norme sans se poser plus de question? Si les hommes sont un peu plus tranquilles, quelle femme de plus de 30 ans ne s'est pas vu questionner voire insulter sur son statut de nullipare?  Et une fois parent, et surtout mère il faut se plier à d'autres injonctions pour être la mère parfaite, le parent parfait. Et quand on arrive pas à être la mère parfaite parce que la perfection n'existe pas, n'est-ce pas plus facile de dire qu'il ou elle (mineur-e donc qui ne pourra rien faire d'autre que de la fermer et de subir puisque sous la tutelle de papa-maman qui se sacrifient pour lui/elle) ne comprends que les claques et les fessées plutôt que de dire qu'on est dépassé-e par notre rôle de parent?
Tant que nous aurons cette conception de l'enfant, tant que nous devrons être tous et surtout toutes des parents parfaits, les claques auront de beaux jours devant elles. Et ce seront toujours les plus faibles qui les recevront.

mardi 20 mai 2014

Supers affiches

Les supers affiches en question sont bien sûr les petites collées sur les grandes. Merci Emelire pour les photos! Et merci pour penser au traitement subi par les victimes.
Et un film de plus pour lequel je ne donnerai pas mon fric.



dimanche 18 mai 2014

mes relations sexuelles avec mon compagnon sont-elles de vraies relations sexuelles?

Quand j'ai des relations sexuelles avec mon compagnon, que je fais l'amour avec lui s'agit-t-il vraiment de relations sexuelles?
Je veux dire par là, quand je vois des vidéos comme free sex du n'importe qui national ou que je lis certaines méthode prônées par les PUA pourquoi est-ce que je revois immédiatement des flash black de mon viol ou d'une agression sexuelle que j'ai subie enfant et non pas des scènes de mes moments intimes avec mon compagnon? Si l'on considère que je suis prude et coincée de ne pas rire de free sex, de ne pas y voir du sexe mais des agressions sexuelles, est-ce que cela veut dire que les relations que je crois pourtant être sexuelles avec mon compagnon ne sont pas du sexe mais que ce que j'ai subi avec mes agresseurs et mon violeur si? Quand Gaillard, Pley, des PUA parlent sexe moi je comprends violence et quand moi je parle sexe eux comprennent pruderie.
Ai-je bien compris ce que c'est que le sexe et la sexualité?
Pour moi, l'activité sexuelle, avoir du sexe c'est quelque chose qui fait du bien, qui est source de plaisir et guider par le désir. Cela peut se faire seul, à 2 ou à plusieurs, peu importe le sexe du/de la ou des partenaires du moment que chacun-e y participe de son plein gré y en tire une jouissance (sans jeu de mot).Je ne considère pas en effet que surprendre quelqu'un pour le mettre dans une posture sexuelle, insister jusqu'à forcer une personne qui ne vous désire pas, l'embrasser de force, l'humilier par des positions et postures humiliantes en public soit du sexe. Je crois que forcer, humilier, intimider, menacer, surprendre relève de l'agression et non pas de la sexualité. Pourquoi une telle différence de concept? Devrais-je obligatoirement aimer être humilier, forcée, maltraitée? Ne puis-je pas aimer me sentir libre et respectée? Suis-je réellement prude et frustrée d'aimer le sexe librement consenti?
La prochaine fois que j'aurai envie de sport sous la couette je ne dirai plus que j'ai envie de sexe. Je dirai que je veux une partie de pruderie (et là, attention, la prude et frustrée que je suis va être traiter de grosse salope dans 2 secondes à dire qu'elle a envie de galipette parce que les femmes qui font le 1er pas sont toutes des grosses salopes qui demandent à se faire défoncer).