samedi 2 octobre 2010

La Terre du mâle

Arte a reprogrammé la Cité du Mâle. Je pense que tout le monde est au courant de cette déprogrammation.
Arte avait donc programmé une soirée sur les violences faites aux femmes. Soirée décriée car uniquement accès sur les violences des banlieues.

Pour ma part, cette soirée à thème m'inspire ceci:

L'existance de 2 "groupes " opposés.

Le premier groupe d'une part qui affirme que les femmes des banlieues subissent des violences insoutenables dûes au fait de vivre en banlieue, c'est à dire dans le contexte de l'immigration, de la pauvreté et surtout de l'Islam. Par opposition, les femmes hors banlieues et sous-entendu blanches, non musulmanes et riches (encore mieux!) ne sont pas concernées par les violences machistes hormis quelques rares affaires faisant office d'exception confirmant la règle.

Le second groupe, d'autre part, hurle à la stigmatisation d'une catégorie de la population et ne reconnaît aucun caractère machiste aux violences que peuvent subir les femmes. Si violence il y a, elles ne sont que le résultat d'un problème de classe et de racisme.

Et bien pour moi, banlieue, Neuilly, plateau ardéchois ou 16eme arr. c'est du pareil au même. Il arrive que Mohamed tue Fatima et viole Karima ou Christine. Il arrive aussi que Gabriel tue ou viole Julie ou Samira.
Et si Fatima est recluse dans sa demeure à nettoyer les chiottes et à faire la popote pour les siens car "c'est sa culture" comme certains disent et dénoncent, Julie en fait autant car sa culture bien gauloise le veut aussi.
Et oui, 80% des tâches ménagères sont effectuées par les femmes et ça concerne les françaises "de souche". 166 femmes assassinées par leur conjoint en France. Toutes n'ont pas des noms et prénoms étrangers, loin de là.
Et pourtant, au lieu de parler de violence de genre, au lieu de parler de sexisme, on détourne le problème.

Ainsi il y a le groupe qui rejette la faute de ces crimes et violences sur l'origine ethnique de leurs auteurs. C'est de notoriété publique que l'Arabe at sa femme. Le Gitan aussi. Et aussi parfois le pauvre chômeur alcoolique. Ce n'est donc plus un problème de sexisme mais de culture ou de condition sociale. Ou même dans certains cas on avance l'idée d'une violence "génétique" ou plutôt ethnique. Un discours récurrent est le suivant: l'Arabe bat sa femme. C'est comme ça. Y'a rien à faire à part constater que l'Arabe bat sa femme. Tout juste si on ne nous apporte pas des preuves scientifiques "irréfutables" à l'appui.

Ce qui a pour conséquence de lancer l'idée que les femmes battues, les viols, le sexisme c'est en Iran, en Afghanistan, dans les banlieues. En bref chez les musulmans et quelques autres "tribus", aloccoliques et chômeurs longue durée inclus. Mais chez nous, les blancs, actifs, c'est différent. Chez nous il n'y a que des "affaires de moeurs", des "relations sexuelles non consenties", des "drames familiaux", des "dépit amoureux". Chez les autres ce sont des viols et des crimes d'honneurs.

En parlant d'affaire de moeurs, je ne peux que citer BHL, l'instigateur d'une pétition de défense d'un violeur pédophile. Mais il est également à l'origine et d'une autre pétition pour défendre Sakineh, victime de la dictature iranienne. La lapidation c'est horrible (et en effet, c'est horrible) par contre qu'il y a t-il de mal à ce qu'un homme (en l'occurrence ici occidental) drogue et sodomise une adolescente qui supplie et répète "Non"?
Pour ma part ces 2 cas reflètent une atrocité sans nom. Prendre parti pour l'un et pas pour l'autre est une abbération et est totalement rédhibitoire. BHL a perdu toute crédibilité.
Isabelle Adjani fait encore plus fort. Elle soutien Polanski, défend ouvertement Sakineh et dénonce les violences des cités dans La Journée de la Jupe. Quelle logique dans tout ça? Comment peut-on dénoncer les tournantes dans les cités et prendre la défense d'un violeur?
Ma foi pour moi, Adjani, c'est fini!

D'un autre coté, certain-e-s crient à la stigmatisation et au racisme si on dit que Rachid bat sa femme. Pourtant, même si Michel peut aussi battre sa femme, il n'empêche pas moins que Rachid puisse battre la sienne et qu'il faille l'en empêcher. Des violences sexistes existent dans les banlieues. Ce n'est pas du racisme de les dénoncer. "Racisme" et s"exisme" ne s'opposent pas. Par contre c'est du sexisme et de la non assistance à personne en danger de ne pas le faire.

Ceci dit, dans tous les cas, on évite soigneusement de nommer le seul et unique responsable: le patriarcat.
Dans tous les cas, il n'est jamais question de machisme mais de problème ethnique, de classe sociale, de racisme, de pauvreté, de richesse, d'alcool, de drogue, d'inactivité, de suractivité, de maladie, de psychiatrie, de biologie, de la cuisson des oeufs, de réchauffement climatique, de...ma foi c'est la faute de tout SAUF du patriarcat et du machsime qui en découle.

Prenons le cas Polanski: pour les uns il est inadmissible qu'on le poursuive. Si on le fait c'est parce qu'il est riche et que les gens lui en veuillent ou le jalousent et veulent lui faire payer alors que s'il s'agissait de Monsieur Lamda on lui foutrait la paix.
Pour les autres, il est inadmissible qu'on ne le poursuive pas. Il s'en tire à bon compte parce qu'il est riche et célèbre pendant que Monsieur Lamba croupi en prison.
La question du sexisme est écartée au profit de la question des classes sociales et du pouvoir de l'argent.

Dans la réalité, riches, pauvres, alocolo, sobres, etc. toutes ces "catégories" peuvent contenir des violeurs et/ou des batteurs. 1 viol sur 5 ayant fait office d'une plainte finira aux Assises. Polanski n'est pas seul à échapper à la justice.
Pour certains gars des cités de banlieues, il y a les filles clean et les chiennes. Pour certains gars des quartiers résidentiels, après un Bac +6 et un salaire dépassant les 35k€ on peut entendre ceci comme conversation normale: "mes copines, elles peuvent même pas avaler le quart de ma bite. Tous les litres de sperme que je leur ai fait avaler! Pensez-y les gars si vous voulez sortir avec elles un jour!"

Le machisme n'a ni couleur, ni culture, ni nationalité, ni études, ni géographie. Il est universel. Et il a encore de beaux jours devant lui.

4 commentaires:

Héloïse a dit…

Merci, beau coup de gueule !!!

Je me sens dans aucun des clans que tu cites pourtant j'ai ragé devant la programmation de La cité du mâle. Parce qu'on ne nous montre le machisme que lorsque il s'agit de celui des autres et parce que, partant de ce constat, l'amalgame raciste est vite fait. Je gage d'ailleurs que certains vont se jeter sur l'occase pour dire "Tu vois, ce sont des barbares".

Si l'on souhaite être dans une démarche réellement féministe et non pas féministe-instrumentalisée, il faut montrer la réalité de la violence machiste dans les cités ET partout ailleurs chez les "bons petits blancs". En gros, un mix de La domination masculine et de La cité du mâle éviterait l'écueil de la propagande raciste et du dévoiement du féminisme.

Chaminou a dit…

Eh oui, c'est tout à fait ça. Comme d'habitude, de crainte de nommer ce qui cloche, on feint de soupçonner un problème ailleurs (loin de soi, de son groupe, de sa condition, etc.). Et dans tout ça, comme de coutume, on persiste à prendre les femmes pour des connes et on joue sur certaines dépendances, aussi.

Alice a dit…

Héloïse, j'ai l'impression que le féminisme instrumentalisé se développe à une vitesse vertigineuse. Ca m'énerve à un point!

Chaminou, prendre les femmes pour des connes, c'est tout à fait ça. Et le pire c'est que l'éducation et l'envirronnement sexiste aidant, certaines femmes sont contentes et sont encore plus patriarches que le plus barbu des patriarches. Bref, on n'est pas sorti du bois...

Euterpe a dit…

En effet, riche ou pauvre, blanche ou non, ici ou ailleurs, tuer Marie Trintignan en privé ou Sakineh en public, c'est la même sale mentalité qui est à la base de cet effort constant de destruction des femmes.