lundi 13 juin 2011

IVG, je vais bien merci

Parmi les pétitions à relayer qui sont passées pendant ma longue absence de ce blog et dont je souhaite parler c'est l'appel à signature de IVG: je vais bien merci.

Certaines femmes disent qu'elles ressentent une envie viscerale de grossesse. Je crois que je les comprends parfaitement car je ressens ce même besoin...à l'inverse. Je ne veux viscéralement pas d'enfant biologique. Je ne me suis jamais imaginée enceinte, je n'ai jamais mis de ballon sous ma robe comme le faisait les copines de primaire, je n'ai jamais pensé à enfant=grossesse, je n'ai jamais souhaité voir maman enceinte de nouveau par contre je rêvais d'une soeur adoptée.
Aujourd'hui encore, je sais que si j'ai des enfants un jour (je ne sais pas encore si j'en veux ou non), els seront adopté-e-s. Pour raisons personnelles, éthiques. Et puis d'abord je n'ai pas à me justifier: c'est mon choix. Cela a d'ailleurs était clair dès le début avec Skat: il ne viendra pas me voir à la maternité. C'est comme ça. A prendre ou à laisser.
Etre enceinte alors que je ne le veux pas me semble être le pire cauchemar existant. 1001 raisons font que l'on ne puisse pas ou ne veuille pas poursuivre une grossesse et c'est pourquoi l'IVG doit être accessible et sûr pour toutes.

Or, si légalement les françaises ont le droit d'avorter jusqu'à 12 semaines, c'est TOUJOURS le parcours de la combattante et on doit TOUJOURS se sentir horriblement mal d'avorter.

Alors c'est clair qu'on ne va pas subir une IVG par plaisir ou pour passer le temps. Qui souhaitent passer du temps sur une table d'opération à se faire aspirer l'utérus ou se tordre le bide en saignant en cas d'avortement médicamenteux? A part les maso je ne vois pas.

Ce qu'il faut préciser c'est que si l'avortement en soi n'est pas une partie de plaisir il est en revanche une libération de cette grossesse non désirée, un mal nécessaire pour être libre et chacune va le vivre à sa manière.
Certains cas d'IVG sont douloureux car la femme aurait pu souhaiter poursuivre sa grossesse si pas chomâge, si pas abandon du fournisseur de spermatozoide ou que sais-je d'autre!
Certaines en ressentent un réel soulagement. Mettre fin à une grossesse suite à un viol doit être un soulagement inimaginable par exemple.

Quant à celles et ceux qui nous sortent que les femmes ayant avorté se suicident plus que les autres, font plus de dépression (j'ai lu ça je ne sais plus où mais je l'ai lu), j'ai surtout envie de dire que si elles se suicident plus ce n'est peut-être pas à cause d'une IVG mais à cause de ce qui a causé la grossesse. Un exemple parmi d'autres: il y a un viol toutes les 10 minutes en France. Imaginez un peu le nombre de grossesses non désirées causées par ces viols. Or, le taux de suicide est 5 fois supérieur chez les victimes de viol que chez les autres. Ceci explique peut-être cela.
Faut-il rappeler encore une fois que le viol engendre des traumatismes que l'on retrouve chez les victimes de torture? Y'a pas de quoi faire des dépressions dans ces conditions?

Je soutiens donc cet appel. marre qu'on nous dicte non seulement ce que l'on doit faire mais ce que l'on doit ressentir.
Avoir un utérus et un cerveau capable de réfléchir c'est compatible.

6 commentaires:

Kalista a dit…

Ah... L'adoption ! J'en rêve depuis longtemps, pour donner à un enfant délaissé l'amour qu'il mérite. Je connais pas mal d'enfants adoptés, ça fait de belles familles.
J'ai voulu être enceinte sans grand enthousiasme, je l'ai fait deux fois sans grand plaisir, je refuse maintenant d'y repasser. C'est très dur de faire comprendre que c'est un vrai choix, j'entends constamment des "tu verras, dans quelques années..." Tu dois entendre des âneries comme ça, toi aussi, non ?

Je flippe à l'idée d'êtee à nouveau enceinte. Il faudrait avorter, alors. Je me suis toujours dit que ça serait un drame terrible, si ça arrivait. Et puis, en lisant les témoignages sur le blog lancé suite à cette pétition, j'ai cessé d'avoir peur. Je fais gaffe, bien sûr, mais je me sens mieux. Alors MERCI les filles !

Une autre raison possible aux suicides, c'est la façon dont les femmes ayant avorté sont culpabilisées. Ca doit pas être marrant de se faire traiter de meurtrière ! "Pro-vie", tu parles...

Alice a dit…

Tout à fait! faut pas s'étonner que les femmes dépriment quand on leur répète sans cesse qu'elles ont pris la mauvaise décision, que ce qu'elles ont fait est mal et qu'elles doivent se sentir mal.
Moi j'avoue que mème si je sais qu'une IVG est possible j'ai une peur bleue d'être enceinte et j'espère que je ne vivrai jamais cette expérience. après je ne sais pas comment je réagirais n'ayant heureusement jamais été enceinte à ce jour.
Alors toi aussi tu penses à l'adoption! Moi ce ne sera pas pour tout de suite mais j'y songe.

Kalista a dit…

Oui, j'y pense, et si j'avais pu mon second aurait été adopté. Mais mon mari ne ressent pas cette envie. On a fait le choix de ne pas adopter, mais je l'ai prévenu que mon utérus était maintenant à la retraite. ;-)
Autant mon mari me comprend sans partager mon envie, autant mon entourage est plus réservé. Ils ne comprennent pas qu'on puisse vouloir adopter alors qu'on peut faire un gosse... Je trouve horrible de ne considérer l'adoption que comme un palliatif à la stérilité : c'est un acte d'amour, bordel ! J'en viens à penser que les multiples difficultés qui sont posées aux adoptants sont fait exprès pour les décourager. L'adoption doit déranger, quelque part. On croit encore que l'amour naît des gènes !
Ce qui compte dans la parentalité, à mon avis, c'est ce que tu transmets, ce que tu lui apprends, l'amour que tu lui donnes. Que tu aies pondu ton môme ou pas, c'est secondaire.

J'espère que tu pourras avoir la famille que tu souhaites. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de te dire que c'est ton choix, ton droit et que l'avis des autres, on s'en fout, hein ? ;-)

Alice a dit…

Si certains m'emmerdent vraiment trop avec l'adoption j'aime leur répondre qu'on peut faire soi-même un gosse en 5 minutes sans même avoir voulu le faire tandis qu'adopter, il faut l'avoir voulu, toujours.
Bien sûr que c'est un acte d'amour.
En général on ne m'embête pas trop avec ça. hasard ou coïncidence j'ai beaucoup d'ami-e-s childfree et celles et ceux avec enfants respectent mon choix autant que ce que je respecte le leur donc pas de problème.
Les remarques, quand j'en ai, viennent de gens que je connais à peine.
Et comme tu le dis, l'avis des autres je m'en fiche. Je vais quand même pas faire un gosse pour eux!

7nain a dit…

Mon commentaire va peut-être être légèrement différent des précédents, puisque pour ma part j'ai toujours voulu avoir un enfant, et être enceinte. cela dit, ça ne m'empêche pas de trouver formidable de vouloir adopter. Bien sûr et heureusement que c'est un acte d'amour! Et je trouve normal que certaines femmes ne veuillent pas être enceintes, manquerait plus que ça! Nous ne sommes pas des robots régis par des hormones, chacune ses choix, et ils devraient être respectés, je ne comprends pas qu'on te demande de te justifier.
Quant à la question de l'IVG, ce qui me gène, c'est qu'on est toujours dans la culpabilisation de la femme qui avorte, au lieu d'encourager les comportements responsables. A partir du moment ou on ne prend pas l'IVG pour un moyen de contraception, je trouve inadmissible que des femmes doivent lutter pour se faire avorter. Oui on peut être enceinte après un viol, il suffit d'une fois, oui un accident de préservatif ça arrive, oui aucun moyen de contraception n'est fiable à 100%... Avorter est un choix, et peut-être un choix très douloureux même pour les grossesses qui suivent des évènements eux-mêmes traumatisants, mais c'est un choix, le choix d'une femme qui a droit au respect tout simplement.

Alice a dit…

7nain, je REVE d'une contraception sûre à 100%. Mais c'est pas encore pour demain.
C'est ça qui est horripilant, c'est que si t'es enceinte bah tant pis pour toi, t'avais qu'à faire attention. Comme si les accidents de préservatifs ou de pilule ça n'arrivait pas. J'en suis à être obsédée et tétanisée par un éventuel avortement un jour, pas pour l'IVG elle-même mais pour le parcours de la combattante que c'est.
Et sinon, heureusement que tu as le droit de vouloir un enfant de toi. J'insiste beaucoup sur les cas contraire parce qu'on passe systématiquement pour des monstres, folles, asociales, anormales (rayer la mention inutile).