mardi 18 novembre 2008

Ohlala qu'est-ce qu'elles se plaignent ces féministes?? On est pas en Afghanistan!!

Non, nous sommes en France. Et en France une jeune fille a été enlevée, séquestrée, torturée au couteau par sa mère et ses soeurs pour s'être opposé au choix de sa famille quant à son propre mariage. Sitôt relâchée, elle est allée porter plainte au commissariat. La mère et les soeurs doivent pointer régulièrement au commissariat mais elles sont libres d'aller et venir à leur guise. Libre de faire pression sur leurs fille et soeur.
Vive la France pays des droits de l'homme.

Hier, un homme a frappé sa compagne, l'assommant de coups de poings pendant de longues minutes avant de l'abattre d'un coup de feu. Il s'est suicidé. Il était député et à ce titre il a eu droit à une minute de silence aujourd'hui à l'Assemblée Nationale. Cette même Assemblée censée légiférée sur la violence conjugale qui tue une femme tous les 2 jours. Ce député a tué l'une d'entre elles et il est érigé en héros. Le journal gratuit Metro le compare à Tellier et au Général Boulanger. Les journaux nationaux ne parlent que de lui et quand ils parlent de elles c'est pour parler d'un "drame passionnel", d'un "geste d'amoureux désespéré" et précise que sa compagne voulait le quitter.
En Afghanistan il y a les crimes d'honneur pour punir les femmes infidèles, qui refusent un mari imposé par la famille, qui refusent une relation avec un homme. Les femmes au Bangladesh qui refusent les avances d'un homme sont aspergées d'acide.
En France pas de crime d'honneur. Ben non enfin rappelez-vous! On n'est pas en Afghanistan. En France on a les crimes passionnels où un amant éploré tue sa bien-aimée par trop-plein d'amour. On a beau dire, ça en jette mieux que les crimes d'honneur!

Voici 2 "faits divers" (comme quand on parle du chien de Germaine qui a été écrasé par la fourgonette de Marcel) dont on a pu entendre parler depuis la fin de la semaine dernière. Ajoutez à ça ce qu'il y a eu mais dont on n'a pas parlé: depuis ce samedi par exemple, ici en France, 2 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint (bon ok, on a un peu parlé d'une avec le député, mais aussi quelle idée de vouloir quitter un tel homme!), 48 femmes violées, des milliers battues. Dans l'indifférence générale ou presque.

Ouf! Heureusement qu'on est pas en Afghanistan!

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Je trouve egalement le traitement mediatique du député ayant abattu sa femme revoltant. Inconsciement le message passé est : elle a voulu le quitter, il l'a tué... il manque juste "elle le merite".
On veut donner au crime passionnel un coté "romantique" alors que cela est juste un assassinat comme un autre. la passion n'excuse rien. Quand on aime vraiment on respecte la personne et ses choix meme si son choix est de partir.

Anonyme a dit…

Sidérée...

Anonyme a dit…

je trouve très bien ton texte, et c'est vrai qu'il y a aussi eu cette affaire en France, on ne sait plus où donner de la tête tellement tout ça devient de pire en pire, surtout que l'Etat n'est pas du côté des femmes.

Alice a dit…

Delph, c'est exactement ça, c'est de sa faute à elle, la méchante qui voulait le quitter. Révoltant.

Headbanging, c'est le mot. C'est à peine croyable.

Emelire, j'ai peur de lire ls journaux. Tous les jours il y a quelque chose et le pire c'est que rien ou presque ne va dans le sens des victimes. On trouve toujours des excuses aux agresseur-es. C'est dans ces moments où il est important de ne pas se sentir seul-es dans son combat parce que j'avoue que des fois j'ai envie de tout arrêter, pourtant je sais que c'est la pire des solutions. Arrêter de dénoncer, de se battre c'est laisser le champ encore plus libre aux criminels. Et finalement, quand je pense à ça, ça me rebooste et j'arrive à retourner ma révolte en énergie pour agir.

Alice a dit…

Delph, c'est exactement ça, c'est de sa faute à elle, la méchante qui voulait le quitter. Révoltant.

Headbanging, c'est le mot. C'est à peine croyable.

Emelire, j'ai peur de lire ls journaux. Tous les jours il y a quelque chose et le pire c'est que rien ou presque ne va dans le sens des victimes. On trouve toujours des excuses aux agresseur-es. C'est dans ces moments où il est important de ne pas se sentir seul-es dans son combat parce que j'avoue que des fois j'ai envie de tout arrêter, pourtant je sais que c'est la pire des solutions. Arrêter de dénoncer, de se battre c'est laisser le champ encore plus libre aux criminels. Et finalement, quand je pense à ça, ça me rebooste et j'arrive à retourner ma révolte en énergie pour agir.