mardi 3 août 2010

C'est vraiment pas leur faute

Je viens de lire cet article et j'y vois non pas un article sur une pathologie rare mais une nouvelle excuse servie sur un plateau pour les violeurs en puissance.
Regardez un peu comme c'est bien ficelé:

« Il m'a dit : “Suce-moi.” Il était à genoux sur moi, me maintenait les bras contre le matelas et tentait de me forcer à lui faire une fellation. »
Cette nuit-là, Fabienne s'est rendue compte que son copain était un peu sexomniaque sur les bords. Pas obsédé sexuel, juste sexomniaque.(...)

Pour Fabienne, cette nuit-là s'est soldée par quelques larmes, de grandes explications et le garçon en a pris pour trois semaines d'abstinence. Depuis, ils se sont mariés.

Comme c'est romantique! Une fellation forcée, un peu de larme de la belle parce que ça érotise le tout, un pôv petit gars qui est privé de sexe 3 semaines (mais quelle méchante alors cette Fabienne) et un mariage.
Le gars est "juste" (ouf, rien de méchant donc) sexomaniaque comme celui qui a violé son amie:

JB, 22 ans, reste dormir sur le canapé d'une copine. Dans la nuit, la jeune femme sent qu'on lui touche les seins. Le garçon finit par la violer et s'en va comme si de rien était. Traumatisée, elle se lève. Au moment de partir, elle croise son agresseur debout dans le couloir, le regard vide. Le lendemain, c'est la police qui réveille le jeune homme et l'arrête pour viol. Il affirme n'avoir aucun souvenir de ce qu'on lui reproche. Il sera finalement acquitté. Heureusement pour lui, les expertises médicales ont pu prouver qu'il souffrait de sexomnie, ce qu'a confirmé le témoignage de ses ex-petites amies.


Heureusement pour lui bien sûr. Et pour la fille? Bah on fait pas d'omelette sans casser des oeufs hein! Et puis c'est bien connu, les filles même quand elles disent non, elles finissent toujours par prendre leur pied ces salopes.

Je ne nie pas qu'il y ait des pathologies bizarres et glauques et qu'il ne faille pas les prendre en considération mais je n'accepte pas qu'on les présente de cette façon, toujours en prenant des exemples de violences sexuelles d'hommes envers des femmes et en les banalisant et les rendant acceptables, voire romantique (Fabienne qui se marie avec son violeur...). Bizarrement, si cela n'a aucun lien avec la sexualité "normale" du malade, pourquoi n'y a 't-il pas de femmes sexomniaques citées ici? Une femme qui coupe la bite de son mari qui la viole et la bat pourra-t-elle aussi invoquer la sexomnie? Ou restera-t-elle une salope?

Ce n'est pas le 1er article du Rue89 qui me fait bondir depuis quelques temps. Dommage parce que certains posts sortent un peu de ce qu'on lit dans les autres medias et je les trouve excellents mais l'arrivée de ces articles misogynes me pousse à aller voir un peu plus ailleurs.
Et devinez? C'est une femme qui a écrit cet ordure oups pardon article.

4 commentaires:

ennA a dit…

Moi, c'est surtout la conclusion qui m'a sciée: "Dans un couple d'adultes consentants, la sexomnie n'est pas forcément problématique. Au contraire, elle a parfois du bon. Avec le temps, Fabienne a appris à s'en accommoder"

Euterpe a dit…

En Allemagne, la fois où, dans le nord de la Serbie, une serbe de 29 ans a coupé le pénis de son voisin qui avait tenté de la violer, beaucoup d'allemands l'ont célébrée comme une héroine. C'était vraiment agréable. j'espère que ce concept de sexomanie va être très vite mis hors d'état de nuire par les organisations de femmes qui s'occupent des victimes de violences masculines, entre autres. Parce que sinon on a bientôt toute l'Europe et au-delà qui va reprendre le concept ! Quel horreur !

Hypathie a dit…

Génial le conseil sur les précautions à prendre : "ne pas dormir avec des enfant par exemple" ! Ce que ne précise pas l'article en revanche, c'est si une bonne claque ne réveillerait pas le somnanbule par exemple ? Mais je vais me faire traiter d'agressive, là...

Alice a dit…

ennA, en effet, fallit le trouver le coup de l'accomadation.

Euterpe, en France elle aurait été considéré comme un monstre alors qu'elle n'a fait que se défendre. mais nous les femmes, on ne se défend pas. On se laisse faire bien sagement en attendant le Prince charmant à la resousse. Vive les femmes serbes!

Hypathie, je ne sais pas comment la scribouillarde (je ne peux pas la traiter de journaliste avec un torchon pareil) peut écrire sérieusement de telles inepties et surtout qu'elles soit publiées.
Une claque ou un on coup dans les parties, non? Si les femmes aiment qu'on les violent peut-être que les hommes aiment qu'on leur brise les couilles?