Le droit de vote universel en France date du 21 avril 1944. 70 ans seulement. Hier nous votions pour les élections européennes et les expat comme moi votaient aussi pour les conseillers/conseillères consulaires. En tant que femme et expat au sein de l'UE, ces élections revêtaient un sens tout particulier.
70 ans après avoir été reconnue comme citoyenne à part entière électrice et éligible, j'ai encore eu droit hier et durand toute la campagne à des "chers compatriotes". Les chèrEs compatriotes n'existent apparemment toujours pas. J'ai eu droit à un rappel émouvant sur le sort des expat avant la fin de la 2nde guerre mondiale: ils ne votaient pas. Les pauvres. Ma grand-mère non plus. Elle n'était pourtant pas expat. Pas un mot sur son sort. Pas un mot sur celles qui ont du aussi attendre 1945 pour voter pour la 1ere fois. Est-ce plus dégueulasse de ne pas avoir le droit de voter parce qu'on est parti à vivre à l'étranger que parce qu'on est une femme? Pourtant, on choisi de partir à l'étranger tandis qu'on ne choisi pas de naître femme (ça non on ne choisi pas).
Malgrè tout, hier, pour la 1ere fois dans un bureau de vote français, personne n'a rien su de ma vie privée: "Madame Alice a voté". Autant de femmes que d'hommes sur les listes. Une majorité écrasante de têtes de liste hommes mais quelques listes avec à leur tête des femmes aussi. 70 ans de suffrage universel après 96 ans d'imposture et de discrimination, c'est un sacré retard à rattrapper et cela dépend aussi de nous, de notre investissement et de nos choix de vote. Nos arrères grands-mères, nos grands-mères se sont battues pour elles et pour nous. Pour que nous aussi nous puissions nous faire entendre. Que diraient-elles si elles voyaient que nos voix vont aussi vers des partis réactionnaires, misogynes? Que sommes-nous en train de faire de ce droit si durement et récemment acquis?
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