Il y a tout juste 1 an, je revenais en voyage en France afin d'organiser mon retour. Je ne savais pas encore si j'allais m'installer à Lyon ou à Paris, si j'allais trouver facilement une colocation, un travail...
Un an après, me voici à Paris, en coloc-couple dans un 70m2 à 10 minutes à pied du Palais Garnier, en mission interimaire en très proche banlieue et impliquée dans la vie associative.
Pourtant cela n'a pas été facile au départ. Pour se loger par exemple. Très peu de colocations en France. Je n'avais rien vu sur Lyon. C'est ça qui m'a fait éliminer cette ville au profit de Paris. Question boulot il n'y avait pas photo non plus. Paris remporte haut la main le concours.
Mais la coloc à Paris ce n'est pas simple non plus.
Très peu de coloc donc et celles que je trouve sont à 90% des coloc entre 2 personnes et à 99% sans bail. Or, je voulais une coloc avec au moins 2 autres personnes et être impérativement sur le bail (question assurances et APL).
Je suis contrainte de sous-louer une chambre sommaire pour quelques semaines. Par chance, un ami me parle d'un de ses amis qui recherche 1 coloc. Je suis un peu coincée. Je n'ai rien trouver de convenable et je sais qu'il va me falloir faire des concessions. Au moins pour quelques temps. Je vais donc visiter l'appart de l'ami de l'ami en question. C'est bien placé, grand, à un prix plus que raisonnable et je suis sur le bail. Ca c'est pour le positif. Coté négatif, c'est une coloc à 2 et c'est surtout une coloc avec un gars. Je voulais uniquement des filles ou une fille et un garçon.
Je trouve qu'à 2 ça fait vite petit couple. Puis les détails pratiques: pas intérêt à se rendre compte qu'on a oublié sa serviette dans la chambre une fois sous la douche par exemple. Au Danemark, ça ne pose aucun problème mais ici...
Pourtant, le positif l'emporte et je m'installe. Je me sens tout de suite chez moi et je deviens amie avec mon coloc qui deviendra Skat quelques mois plus tard. Et le must c'est qu'on n'a pas un train train de petit couple :-)
De ce coté là, tout va bien. Reste le boulot. Je me rends compte que le niveau de vie danois n'est pas le même qu'en France. J'ai limite moins les moyens maintenant que je bosse à temps plein que quand j'étais étudiante. Ca fait réfléchir. La Suède me fait de plus en plus de l'oeil. On n'en est pas là mais pourquoi pas?
Sinon j'ai trouvé sur Paris des asso anti-sexiste très dynamiques et j'ai vraiment du plaisir à m'y impliquer. D'autant plus qu'il y a du boulot. Mais ça fait du bien de voir que je ne suis pas seule à m'indigner d'injustices criantes. Pourtant, à force d'être au contact de ces asso, je suis au courant de tout (ou du moins de pas mal de choses) ce qu'il se passe en France et ailleurs: viol, traite, violence conjugale, féminicides, excision, discriminations sur tous les plans. J'avoue que parfois cela m'abat complètement. Voir qu'un individu risque plus pour un chèque volé que pour un viol ou pour avoir battu sa femme, voire que c'est parfois la victime qui est condamnée malgré des preuves irréfutables de leur agression me laisse dans un état indescriptible. Mais l'envie de me battre et de faire quelque chose pour lutter contre me fais réagir et je suis aussi encouragée par le travail effectué par les autres militant-es.
Il y a vraiment des combats que j'ai envie de mener. Je commence même à songer à entrer en politique. Suis-je idéaliste à croire pouvoir changer les choses? Je sais bien que le travail est long et fastidieux mais si je n'essaie pas, c'est sûr que je ne ferai rien. Bien sûr ce n'est qu'un projet pour l'instant. Mais ça me tient quand même à coeur puisque ça remet en balance mon désir de m'envoler vers d'autres contrées un peu plus clémentes à plusieurs niveaux.
Rendez-vous dans 1 an pour constater du chemin parcouru.
vendredi 14 novembre 2008
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2 commentaires:
C'est vrai que plus le temps passe, plus je me rends compte de la place du sexisme en France ! Sexisme dont pas grand monde ne parle finalement... et contre lequel on ne peut pas toujours agir lorsque les "acteurs" sont en position légale... je fais justement face à ça dans l'association où j'interviens, avec un sexisme venant de la part de femmes contres des hommes... et ça fait peur !!
Et c'est justement ça le principal problème du sexisme. C'est qu'on n'en parle pas alors qu'il est bien présent un peu partout et arrive parfois de la part de personne dont on ne se serait jamais douté.
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