A force de tirer sur la corde...

Il est des droits que nous nous devons de conserver et nous battre pour. En user et abuser démesurément avec des moyens discutables ne peut que nuire au maintient de ces droits. Pourtant, il est un droit que l'on discrédite, voire que l'on ridiculise. Je veux bien sûr parler du droit de grève. Pour moi, je le mets au même niveau que le droit de vote par exemple et ça me désole de voir ce droit abusé.
L'artiste tchèque qui a réalisé une oeuvre européenne a représenté la France par la grève. Au Danemark, j'étais celle du pays dont le sport national est de défiler dans la rue. Nous sommes carrément "ridicules" aux yeux des étrangers, et pas que de la part de pays sous-développés ou sous dictatures.

Ce qui me révolte c'est la façon dont les gens font grève. Je pense avant tout aux transports publics. Pourquoi empêcher les gens qui ne peuvent pas faire grève (oui, il y en a! Certain-es n'ont pas les moyens de faire grève) d'aller travailler? D'autant plus que la grève est un DROIT, pas une obligation. J'appelle ça une prise d'otage, pas une grève. La grève serait de faire voyager les usagers sans payer. Ca ferait bien chier le gouvernement, donc la cible des grèves, sans pénaliser les usagers. En plus, cela amènerait plus de sympatisant-es envers les grévistes.
Parce que franchement, vous ne pourrez pas vous rendre à un rendez-vous médical, à l'aéroport pour faire ce voyage dont vous rêvez depuis des mois et pour lequel vous avez mis 6 mois d'économie, à ce concours que vous ne pouvez passer qu'une fois par an, qu'est-ce que ça va changer pour les grévistes? Est-ce vous qui allez leur octroyer une augmentation? Un abaissement de l'âge de la retraite? Un plan pour lutter contre la crise? Moi je n'ai pas ce pouvoir. Ce n'est donc pas la peine d'entraver ma liberté de circulation. je ne suis pas la bonne cible.

La multiplication des grèves et l'erreur systématique des cibles visées contribuent selon moi à discréditer le droit de grève. Et à trop tirer sur la corde, elle finit toujours par se casser.