jeudi 29 janvier 2009

Rencontre avec Nojoud Ali


C'est à la dernière minute que j'ai été prévenue. Ni Putes ni Soumises organisait hier soir une rencontre avec Nojoud Ali, cette petite yéménite de 10 ans mariée de force et abusée et maltraitée par son mari de 20 ans son aîné. Elle a trouvé le courage de se rendre au tribunal de Sanaa pour demander le divorce. Les juges, 3 hommes, l'ont entendu et, avec l'aide de son avocate, elle a obtenu le divorce. Une première qui lui a valu le titre de Femme de l'Année 2008 aux Etats-Unis et un exemple pour des miliiers de petites filles victimes elles aussi de mariages précoces.


Hier soir, la salle était pleine. De nombreuses adolescentes étaient présentes. Une classe d'un lycée participait à cette rencontre. Mais où étaient les élèves garçons?

C'est très impressionnant de se retrouver face à cette enfant, de voir son courage, son souhait d'aider les autres (elle veut devenir avocate pour aider d'autres fillettes et vient d'écrire un livre racontant son histoire) et son envie d'être une petite fille comme les autres, tout simplement.

Ni Putes ni Soumises soutient Nojoud dans son projet scolaire. L'école est la chose la plus importante pour elle. Son histoire démontre combien l'éducation joue un rôle important dans les mariages précoces. Au Yémen, la loi fixe l'âge légal du mariage à 15 ans. Or, de nombreuses fillettes sont mariées dès l'âge de 10 ans. En revanche, en Iran, l'âge légal du mariage est fixé à 13 ans. Pourtant, rares sont les filles mariées avant 18 ans. Pourquoi? Parce que les iraniennes sont éduquées.

L'histoire de Nojoud est un espoir pour toutes les autres filles. 2 petites yéménites ont suivi son exemple et demandé le divorce. L'une vient de l'obtenir, pour l'autre, l'affaire est encore en cours.

C'est un exemple pour le monde entier. En France aussi les mariages forcés existent, en France aussi les pédophiles sévissent comme l'ont rappellé les organisatrices de cette rencontre.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

j'ai entendu à la télé que les bénéf du bouquin serait pour qu'elle puisse étudier, j'ai tjs un peu peur devant cette médiatisation subite et de concert, peur qu'on nous mente, mais bon si je vois le livre, je l'achèterai en soutien ... on ne sait jamais des fois que tout ne serait pas tout pourri ! ;o)

Alice a dit…

C'est clair que parfois il faut essayer de se forcer à être optimiste.
Ce qui m'a plu dans la venue de Nojoud c'est l'implication de plusieurs lycées. On sait à quel point le sexisme envahit l'école et permettre aux élèves de débattre sur un sujet aussi dramatique peut peut-être remettre quelques pendules à l'heure.