La "une" de plus c'est la journée de lutte contre les violences qui se répète inlassablement chaque 25 novembre.
Tout comme la journée du 8 mars, j'ai un avis partagé quant à cette journée.
Une journée contre les violences. Ok. Très bien. mais qu'en est-il des autres journées? J'ai l'impression que ces journées sont l'occasion pour les médias, les politiques, etc de faire leur B.A en matière d'égalité homme/femme et après ils sont traquilles pour le reste de l'année.
Un peu comme les gens qui achètent un cadeau à maman parce que c'est la fête des mères et qui tout au long de l'année la traite de vieille peau, d'hytérique et ne lui font pas l'aumône d'un coup de téléphone. Ca pue l'hypocrisie. Et moi, l'hypocrisie, je ne supporte pas, c'est carrement épidermique.
J'attends qu'en lieu et place de journée, il y ait de vrais programmes de lutte contre l'inégalité des sexes et la violence de genre, que ceux-ci soient réfléchis, construits, mis application.
J'attends que l'on ait enfin le courage de reconnaître que nous avons un réel problème à ce niveau et que nous devons changer de mode de penser, de modèle d'éducation en luttant activement contre le stéréotypes et les bases du sexisme.
J'attends qu'on arrête de dire aux filles qu'elles doivent être douces et jolies et aux garçons qu'ils doivent être forts et rustres, j'attends qu'on applique la loi qui veut qu'une femme ne change ni de statut ni de nom en se mariant, j'attends qu'on ne sépare pas les rayons de jouets fille et garçon, etc.
Tout ça ne se fait pas en une journée.
Malgré tout, je ne suis pas contre ces journées. Quand je peux, je vais au rassemlement du 8 mars. C'est en effet une occasion de montrer que certaines personnes croient en l'égalité et luttent pour elle. C'est une occasion pour les gens d'approcher les féministes et c'est important. Mais pour moi, 25 novembre, 8 mars ou 14 juin, rien n'est different. Ce sont des jours au cours desquels pour chacun d'entre eux, en France, 205 femmes sont violées, 1 femme sur 10 est battue et des millions insultées, tripotées, jaugées, harcelées au travail, dans la rue, dans le bus ou le métro.
Y'a du pain sur la planche...
vendredi 26 novembre 2010
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5 commentaires:
Je partage ton avis sur ces journées où les situations sont traitées comme des épiphénomènes. En ce qui concerne les violences envers les femmes (toutes les violences), rien ne bougera jamais tant que l'on ne considérera pas la situation dans son ensemble: la publicité sexiste, l'invisibilité des femmes dans les médias, leur infériorisation, la pornographie, etc ... tout cela est le germe des violences qui marquent les visages et les corps.
J'ai pensé à toi ce soir car j'ai fait une de mes premières manifestations. J'ai participé à une marche de nuit contre les violences faites aux femmes.
Bon, j'ai trouvé ça moyen car un peu amateur: des revendications qui allaient dans tous les sens (légalisation de la prostitution, violences conjugales, égalité des sexes) et des slogans incongrus (moins de CRS, plus de caresses). Mais bon, c'était à faire pour moi.
Je suis tout à fait d'accord avec toi et Héloïse, mais au moins ces journées ont le mérite de permettre quelques articles dans les médias et quelques actions. C'est toujours ça de pris.
D'accord avec les avis au-dessus. Rien ne changera tant qu'on aura pas de réels moyens d'éducation dès l'enfance, mais ces journée ont tout de même l'intérêt de sensibiliser. J'en ai eu plusieurs exemple autour de moi: des collègues ou amis avec qui je discutais qui ne revenais pas du nombre de femmes victimes de viol ou tuées sous les coups de leur compagnon. Il y a aussi quelque chose à faire au niveau de l'opinion publique, et médiatiquement, je pense que le 25/11/2010 a réussi son pari.
Héloïse, le truc c'est que considérer la situation dans son ensemble c'est remettre en cause les fondements mêmes de la société et peu de gens le veulent. C'est pour ça que s'attaquer aux violences sans s'attaquer à ce qui conduit à ces violences est un moyen de se donner bonne conscience tout en s'assurant que rien ne change vraiment.
ennA, Ah les slogans! C'est vrai que dans certaines manif ça fait un peu bizarre. une fois j'ai fait une manif avec cote à cote 2 banderoles: 1 contre l'interdiction du voile et l'autre pour. Mais c'est quand même un moyen de se montrer, de montrer que l'égalité homme/femme 'est pas encore là alors c'est toujours ça de positif.
Kalista, oui, c'est toujours ça de pris. Dans la lutte contre le sexisme tout compte.
sansblagues, oui c'est réussi. Le tout c'est que tout le monde n'oublie pas ces violences dès le 26 novembre.
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